Tu ne perds rien pour attendre est ma première incursion dans la littérature africaine (mais pas dans la littérature évoquant l'Afrique). Il s’agit du sixième roman de Janis Otsiemi, auteur africain, donc, et qui a la particularité d’écrire depuis son propre pays, ce qui est assez rare pour être signalé. Dans ses livres, il évoque son pays, le Gabon, et place ses intrigues dans les bas-fonds – polar oblige – de Libreville, la capitale politique et administrative de ce territoire d’Afrique centrale.
Tu ne perds rien pour attendre ne déroge donc pas à la règle et prend place à Libreville. Cependant, ne vous fiez pas à la quatrième de couverture qui ne résume PAS DU TOUT le livre et qui se veut juste accrocheuse. Ce roman raconte en fait l’histoire de Jean-Marc, flic à la Sûreté urbaine de Libreville qui va, suite à la réouverture d’un dossier de meurtre non-résolu, mettre à jour un trafic de cocaïne couvert par la corruption crasse régnant dans la fonction publique gabonaise, et notamment dans les divers services de police.
Extrêmement court, ce roman se laisse lire sans aucune difficulté. Relativement bien écrit, il peut cependant s’avérer déconcertant par l’usage d’expressions du cru incompréhensibles pour nous autres, gaulois pur jus. L’éditeur a donc placé un glossaire en fin d’ouvrage pour pallier à ces problèmes de compréhension. Hormis cette particularité, l’écriture de Janis Otsiemi est incisive et sans oripeaux, en parfaite adéquation avec le genre littéraire du récit, le polar. Au final, cela nous donne un livre pas désagréable à lire même si la brièveté du récit le dessert, le tout manquant un peu de profondeur.