J'avais adoré son "L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau", et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé Oliver Sachs dans son voyage au sein des pathologies les plus étonnantes. Sachs est un neurologue qui propose un regard particulièrement humain sur ses patients atteints de troubles du cerveau. Ce livre-ci propose une série de cas assez troublants.


On ne peut pas ne pas être interpellé par les conséquences extraordinaires que certaines liaisons cérébrales peuvent amener. Sachs traite ici de diverses manifestations : homme bloqué dans le passé car il n' a plus de mémoire immédiate, peintre qui perd les couleurs et jusqu'à l'idée des couleurs. Nous rencontrons aussi un chirurgien atteint du syndrome de Tourrette , gesticulant bizarrement jusqu'à l'instant de l'opération où sa maîtrise absolue de ses gestes en fait un expert dans son métier.
Sachs va beaucoup traiter ici de mémoire dans ce volume. Cette mémoire photographique dont nous avons tous rêvé un jour, et qui permet un ce gosse par exemple de dessiner par exemple toutes sortes de bâtiments complexes, ou à un savant comme Tammet de donner les 24 000 premières décimales de Pi (voir ma critique de son livre, récemment).


Ce livre ne m'a pas autant enthousiasmé que je l'aurais voulu, car Sachs propose ici peu de diagnostiques et peu de science réelle sur les maux et la géographie du cerveau. Le propos reste plutôt très humain et concentré sur sa perception à lui de ses malades. Il y a beaucoup de descriptions des symptômes, une tentative de recréer l'univers mental de ces gens, mais cela induit force répétitions, et presque du rabâchage par moment.
Il est clair que nous sommes encore assez démunis face à l'autisme, mais Sachs en fait un peu trop pour nous montrer... qu'on ne sait pas grand chose. Les chapitres auraient gagné à être plus condensés, je crois.


Le dernier chapitre concerne une femme autiste "fonctionnelle", c'est-à-dire, qu'elle est bien coupée du monde des humains , émotionnellement parlant, mais qu'elle est capable de relater ce qu'elle vit intérieurement (alors que l'autiste type en est incapable). Cette femme, qui invente des machines pour alléger la souffrance des animaux et qui s'est fabriquée une " machine à étreinte" est étonnante.


Bon livre, mais un peu ennuyant sur la fin, car beaucoup de temps est consacré à l'autisme sans grand profit pour le lecteur. Je recommande à ceux qui intéressent à la psyché humaine.

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le 5 juin 2015

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nostromo

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