Peut-être une clé pour entrer dans la littérature macédonienne.

La littérature macédonienne, cet angle mort de notre culture européenne. Tout simplement parce que la langue macédonienne n'a pu s'épanouir qu'à partir de la Libération : c'est donc une littérature jeune.

Une littérature désireuse cependant de sauvegarder une partie de son identité orale, à lire ce bref recueil de poèmes assez hermétiques. L'auteur célèbre la vie rurale en Macédoine, principalement son village natal de Zelezna Reka, mais aussi la région des lacs d'Ohrid - la riviera macédonienne où un cercle de littérateurs macédoniens s'étaient formés.

Je ne prétends pas avoir tout compris, d'autant que le style fonctionne plutôt par fulgurance entrecoupés de retours des mêmes motifs. C'est une poésie exigeante et rugueuse, un peu comme la Macédoine : les déluges de mots ou de métaphores laissent brutalement place à une éclaircie. ça parle pas mal de mort, du soleil, des étoiles, des plantes, des bêtes, en leur attribuant souvent une portée symbolique, un peu comme un enfant qui anthropomorphise les choses autour de lui et se crée une mythologie qui doit être sans cesse mise à jour, réactualisée pour ne pas s'effondrer sur elle-même.

Je n'ai pas lu attentivement, ayant utilisé ce recueil pour meubler 6 heures d'attente à l'aérogare de Skopje, mais je pense sincèrement, au vu du roman d'Andreevski, un romancier ruraliste macédonien, que c'est un auteur qui a eu de l'importance dans la littérature macédonienne. A lire donc si l'on s'intéresse à cette littérature, ne serait-ce que pour les possibles intertextualités avec d'autres auteurs.

Je ne mets pas beaucoup, mais c'est simplement que la poésie, ce n'est pas ma tasse de thé. Un vrai littéraire appréciera.