Le titre n'est pas menteur, c'est bien un gros caprice que nous sert ici Caroline Chérie !
Dernier opus de la célèbre trilogie de Jacques Laurent, "Un caprice de Caroline Chérie" se déroule tambours battants en seulement deux jours et une nuit, mais quelle nuit ! Piégés dans Côme insurgée, Caroline et Gaston, son général de mari qui gouverne de la ville pour Bonaparte, passent en quelques minutes du bal le plus brillant à la traque la plus périlleuse. La population révoltée, convaincue que l'Autriche lui envoie une armée pour déloger l'occupant "républicain" français, voudrait bien laisser libre court à son chaud sang italien et suspendre à la lanterne garnison, général et Madame la générale.
Caroline Chérie, toujours enfant gâtée, n'en est plus à sa première aventure et, éternelle prisonnière de sa sensualité, est plus préoccupée par ses désirs et sa jalousie que par les périls qui la menacent. De quiproquos en mauvais choix, de sottises en traits de génie, l'action l'entraîne, ainsi que le lecteur, dans une tarentelle endiablée - parfois ridicule - jusqu'à un dénouement superbe.
Cet épisode a pour lui la plume savoureuse de l'académicien ; contre lui de nombreuses longueurs qui aiguisent encore plus l'impatience que l'on peut éprouver au spectacle d'une Caroline plus lunatique que jamais. A n'écouter que ses sens, la belle part dans tous les sens et agace plus qu'elle ne séduit. Toutefois, à l'issue de ses nombreuses et stupéfiantes aventures, je lui garde une tendresse sincère et lui donne droit de siéger à jamais parmi les héroïnes chères à mon cœur.