Ce roman à la couverture sinistre est membre d'une nombreuse fratrie de romans d'horreur nommée "Courte Échelle Noire", de la maison Courte Échelle. C'est un "Trois lunes", donc un 11 ans et plus.
Martin a 13 ans et comme il le dit si bien lui même, les gens n'adoptent pas les grand rouquins de son âge. Au mieux, il sera temporairement adopté pour être une mains d’œuvre gratuite dans les champs, avant d'être réexpédié sans états d'âme à l'orphelinat. Pourtant, suite à son examen médical, où il a fait part au médecin de l'étrange dédoublement de ses doigts quand il écrit, Martin est adopté par un homme apparemment très riche. L'homme est très vieux et c'est dans un endroit aussi lugubre que sa personne qu'il emmène le jeune homme. Le "maître", comme il aime se faire appeler, n'a pas la moindre considération pour la vie des autres, en opposition avec la formidable admiration qu'il éprouve pour lui-même. Il espère réussir une expérience inédite: prouver l'existence de l'âme. Mais ses expériences ont mené les prédécesseurs de Martin au même destin tragique: celui de pâté pour chien. La capacité de Martin le mènera t-elle aux sources d'un nouvel état de conscience ou aux abords d'un sort encore pire que la mort?
Il s'agit de mon premier "Courte Échelle Noire" et je dois dire que sous la plume de François Gravel, cette histoire glaçante, qui rappelle la folie scientifique de "Frankenstein" et les dons étranges de "Miss Peregrine", a été rapidement dévorée. Néanmoins, malheureusement pour moi, j'ai déjà lue une historie similaire. Ça n'a donc pas le même effet quand on devine la fin. Ceci dit, si je ne tiens pas compte de cela ( après tout, ce roman est destiné à de jeunes lecteurs qui n'ont pas le même quota de romans lus que moi) ce livre est excellent. C'est sinistre à souhait, bien décrit, la plume est habile et la fin bien trouvée. La qualité du français est également digne de mention.
Je trouve que le style du livre visuellement aide beaucoup à donner le ton. Pages noires à centre blanc abîmé, photographies noires et blanches elles-aussi en mauvais état, on a l'impression d'être à cette époque glauque où la science n'était pas souvent éthique, pour ne pas dire inhumaine, dans les asiles. Après tout, les tests sur les humains, les protocoles souffrants, les mutilations corporelles étaient de vrais pratiques et Gravel semble s'en être inspiré tant pour l'histoire que pour le rendu visuel du roman. par ailleurs, cette histoire d'orphelins mains d’œuvre bon marché est aussi historiquement vraie.
J'admire l’ultime action qu'entreprend Martin, c'est très altruiste de sa part et dénote une grande maturité.
Je rappelle que cette série est destinée à la Jeunesse, donc même si elle est horrifiante, elle demeure adaptée à un jeune public. Il n'y a pas de violence autre que des menaces, un peu de carnage à la fin, pas d'abus physiques et , somme toute, une fin "heureuse". Une bonne série pour les jeunes amateurs d'horreur avant de penser aux romans plus "gore" et violents du département adulte. Vous pouvez vous référé à la gradation en forme de lunes, qui sépare les lecteurs par âge. Vous en aurez donc qui s'adressent aux 7 ans+, aux 9ans+, aux 11+ et aux adolescents de plus de 13 ans.
À découvrir.