Tome 1
Malgré son titre séduisant, "Un garçon convenable" est un roman qui fait un peu peur de par sa longueur : deux tomes de 900 pages chacun, cela a de quoi faire reculer les lectures les plus téméraires.


Dans le cadre du Challenge BBC, Crazynath et moi nous sommes lancées dans cette lecture commune pour une plongée en Inde au début des années 50, quelques années seulement après l'Indépendance et la Partition avec le Pakistan.


Vikram Seth, auteur indien, nous offre une extraordinaire palette de personnages tant féminins que masculins, jeunes ou vieux, riches ou pauvres, lambda ou célèbres, oisifs ou travailleurs, athées ou religieux, hindous ou musulmans. Cette galerie aux couleurs chatoyantes, aux odeurs qui procurent tour à tour enivrement et nausée, aux sentiments exacerbés la plupart du temps, aux opinions en pleine évolution ou malmenées, aux aspirations et aux ambitions diversifiées a vraiment de quoi donner le tournis.


Avec un talent d'écrivain consommé, Vikram Seth nous emporte dès les premières pages dans une saga haute en couleurs ; difficile de ne pas se prendre d'affection ou d'agacement, de fascination ou d'étonnement face à ce grand spectacle aux mille rebondissements et entrecroisements. Un grand roman-fleuve totalement envoûtant dont je m'empresse de poursuivre la découverte avec le second et dernier tome.


Dépaysement et voyage garantis !


Tome 2
Comme expliqué dans mon billet concernant le tome 1, "Un garçon convenable" est un roman qui m'effrayait depuis plusieurs années, de par son sujet (l'Inde des années 50) et de par son volume (près de 1800 pages). Au final, je termine la lecture du second et dernier volet avec la même sensation de dépaysement et d'enchantement qu'après la lecture du premier mais également avec le même bémol concernant tout le traitement de la situation économico-politique.


Sujet que l'auteur se plaît à développer à travers une partie des innombrables personnages et qui donne à ce roman-fleuve, il faut le reconnaître, sa qualité unique de document social et historique.


"Un garçon convenable" est un roman difficile à présenter et presque impossible à synthétiser. La palette des personnages est tellement vaste, le traitement des personnalités tellement dense et les entrelacs qui lient les uns aux autres si inextricables qu'à part conseiller de s'y plonger, je ne peux pas en dire grand chose.


L'auteur nous offre un décor ciselé et foisonnant de bruits, d'odeurs, de sensations et de caractères qui, dans une société de castes prend une acuité très vivante. La plupart des personnages sont attachants et il faut admettre que les avoir accompagnés pendant des centaines et des centaines de pages les rend familiers. Mon intérêt a été oscillant pendant toute ma lecture - nonobstant une longue panne de lecture dont l'oeuvre n'est pas responsable et dont elle n'a pas eu tant à souffrir que cela puisque j'ai pu reprendre ma lecture comme si je ne l'avais pas arrêtée pendant plusieurs semaines. Les rebondissements les plus romanesques (et certains arrivent vers la fin, raison supplémentaire de ne pas abandonner la lecture de ce pavé) m'ont vraiment tenue en haleine, les affres de la politique indienne ont plutôt été des écueils avec lesquels j'ai dû composer avec patience et détermination.


Au final, de tous les romans sur l'Inde que j'ai lus, celui-ci restera l'un des plus prégnants et des plus marquants. Toutefois, mes émotions à sa lecture n'ont jamais atteint celles ressenties à la lecture de "L'équilibre du monde" de Rohinton Mistry.

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le 19 janv. 2022

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Gwen21

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