Ok. Ce livre m'a laissée vraiment abasourdie. Il répond à tant de questions. Je m'attendais effectivement à un ton plus caustique que celui du film, qui m'avait déjà interpellé.

J'ai aimé la franchise, la crudité, et le point de vue original.

Car oui, c'est original aujourd'hui de ne pas présenter la parentalité comme un monde merveilleux et épanouissant.
Tout le monde est conscient de l'envers du décor, les nausées, l'épuisement, la lente déliquescence du couple d'amants qui évolue vers un autre stade, pas forcément en bien, la maturité que ça demande, le courage, l'abnégation, les nombreux sacrifices, le fait d'accepter que sa vie entière change de façon radicale en seulement 9 mois, le sentiment de se sentir absolument seule au monde et sans aucun repère, sans aucune aide extérieure, même pas celle de son compagnon, qui est quand même responsable de 50% du boulot.
Tout le monde le sait, mais personne n'en parle, ou alors sous couvert d'humour, avec une certaine tendresse, avec componction, notamment le club des jeunes parents, ces mêmes personnes qui te considèrent avec un rien d'amusement mêlé de léger mépris quand tu leur dit, avec fermeté, le plus sérieusement du monde, que tu ne veux pas de cette vie-là.

Donc Eliette Abecassis nous expose tout ça, sans aucune concession. C’est bien. Merci de tout cœur.

Cependant, Barbara, son personnage part bientôt dans des transes mystiques, dans une maternité primale, et c’est dans ces pages là que je me suis détachée du bouquin.

Je ne me sens pas concernée, je ne serai pas un mammifère reproducteur, je n’ai pas l’intention d’expérimenter cette plénitude sensorielle, j’aime autant maitriser ça, je peux prendre de la drogue, je peux me rendre saoule, je peux aussi me faire mal, mais c’est quand même moi qui décide, et pas une sorte de Dieu nourrisson exigeant et égoïste.

Je n’ai pas non plus aimé le message de fin, totalement en désaccord avec le reste du livre, qui sous-entend qu’on est faites pour ça, pour porter la vie dans son utérus, qu’on n’y échappe pas.

Contraception, fermeté et volonté, bordel. Live the childfree alone.

(Bon, sinon, je ne mange ni les enfants ni les parents, et d’ailleurs, la raison pour laquelle je lis ce genre de bouquin, c’est parce que je m’intéresse beaucoup à la parentalité, de manière théorique, probablement parce que ça me conforte dans le choix que j’ai fais.)
LioDeBerjeucue
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le 28 sept. 2012

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LioDeBerjeucue

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