Imaginez-vous !!!!!! vous revenez de vacances, vous reprenez votre activité professionnelle dès le lendemain, (vous êtes professeur d'anglais.). Et vous découvrez ,dans votre courrier une lettre de quelqu'un de qui vous n'avez plus de nouvelles depuis 30 ans. Évidement, beaucoup de souvenirs remontent à la surface. L'idée de départ m'a séduit, et je me suis replongé dans ma propre vie estudiantine, et rien que pour cette raison là, ce roman vaut le détour. Je ne connaissais pas l'auteur Jean Philippe Blondel.Et je dois avouer que j'ai lu ce livre d'une traite
Nous nous retrouvons dans le passé de Victor.Tout commence en 1984, le jeune étudiant a quitté sa province pour se retrouver à Paris où il ressent une immense solitude , il avait même, parfois la sensation d'être transparent. Au lycée D l'année d'hypokhâgne avait été dure. Durant son enfance Victor n 'avait pas été « nourri » de culture , dont il ne connaissait pas les codes. Les autres élèves avaient fréquenté les opéras, les théâtres, les bibliothèques. Les réparties blessantes des professeurs crucifiaient les victimes encore adolescentes et souvent fragiles et les poussaient parfois au suicide, ne supportant pas les propos outranciers et sadiques et les commentaires assassins de certains enseignants sur les copies.
Même si on replonge avec plaisir dans les années80, l'auteur nous dépeint le monde cruel des classes préparatoires, où l'esprit de compétition règne en maître très souvent accentué par les professeurs. Chaque étudiant doit savoir mettre sa vie sociale et ou amoureuse entre parenthèses pour ne se concentrer que sur la préparation du Concours, la notion d'amitié n'existe pas dans ce milieu, c'est chacun pour sa « pomme ». Victor est l'exemple type des élèves déboussolés. On ressent une douleur intense qui semble s'atténuer au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture de cette œuvre grâce à une écriture délicate, profondément et humaine.
L'auteur a su faire la belle à la notion d'amitié à travers ce lien amical ambigu, entre le père de l'élève Mathieu qui s'est donné la mort et Victor qui souffre d'un manque affectif de la part de ses parents .(Beaucoup , comme lui ne peuvent pas se confier à leurs parents car ils n'imaginent pas le moins du monde, ce qui se trame dans ces grandes écoles.) D'autres encore, comme Mathieu se donnent la mort.Ce sentiment d'affection, ce témoignage d'affection s'avère être une reconstruction donc nécessaire . Cette bienveillance mutuelle est . indispensable pour la reconstruction psychologique des deux protagonistes.
Ce livre aborde un autre thème délicat celui de la perte d'un être cher avec des mots choisis.Nous sommes en face d'un texte émouvant; bouleversant.Un récit où la douceur du souvenir domine sur la douleur de l'absence. BRAVO