Les apparences

Livre assez passionnant abordant le sujet tabou des positions politiques des différents collabos et résistants avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. Et attention les yeux. Parce que la propagande idéologique d'aujourd'hui nous a appris que l’extrême droite pullule d'affreux fachos racistes et de gros nazis tandis qu'à gauche, c'est la pureté morale incarnée, représentée par des anti-racistes et philosémites prêts à combattre toutes formes de discriminations.

Surprise ! Simon Epstein nous apprend que les anti-racistes, les pacifistes, souvent tous de socialistes, étaient légions dans la collaboration... Et que les nationalistes, les extrémistes de droits étaient très nombreux dans la Résistance, c'est même eux qui ont majoritairement lancé le mouvement, les communistes ne rejoindront massivement la Résistance qu'en 41-42, qu'en Hitler fera la guerre à Staline.

C'est vrai qu'on a pas besoin de lire ce livre pour se rendre compte que l'idéologie socialiste pue bien la lâcheté, Nietzsche l'avait déjà senti; c'est vrai aussi qu'il suffit de faire preuve d'un peu de logique pour voir que le raisonnement ne tient pas quand on dénonce chez l'extrême droite ses penchants nazis et collabos (comme le font les élites de gauche aujourd'hui, à l'aide des sophismes habituels). Car quand on est patriote, voir nationaliste, on aime pas trop que des étranges envahissent son pays, or les envahisseurs étaient bien Allemands en 39.
Cependant, c'est toujours réjouissant de voir à quel point les socialistes étaient nombreux dans la collaboration et les extrémistes de droite, dans la Résistance, et à quel point nos élites ont inversé la réalité (tout comme ils inversent les valeurs).

Il y avait même des antisémites dans la Résistance et des gens de la LICA (aujourd'hui LICRA) dans la collaborations ! En quantité non négligeable.

Alors le livre est un peu répétitif parce que l'auteur fait une succession de portraits de ces collabos de gauche et de ces résistants de droite (voir d'extrême) et c'est un des seuls reproches que je ferai au livre.

De ce Paradoxe Français, on retiendra surtout la raison pour laquelle tant de socialistes se sont retrouvés à Vichy : ils étaient pacifistes ( un bien beau mot pour dire lâche) et donc ne voulaient de conflits armés avec l'Allemagne nazi. Si certaines explications de ces collaborateurs peuvent paraître convaincantes, prétextant qu'on pouvait être en quelque sorte résistant dans la collaboration (car comme le souligne Simon Epstein, Pétain aurait négocié avec les Nazis pour leur livrer que les Juifs étrangers et non les Juifs Français), d'autres sentent quand même bon l'opportunisme, la traîtrise et la bassesse.
Quant à ceux qui ont rejoint la Résistance, leur motivation était bien sûr la défense de la Nation Française. Sous le même drapeau, au sein de la Résistance, on avait des extrémistes de droite, des communistes, quelques socialistes et des Juifs qui travaillaient ensemble.

C'est aussi l'occasion de voir dans ce livre que la LICA a été impuissante à anéantir l'antisémitisme, voir même à la réguler. Pire même, cette association a été contre productive puisque beaucoup de ces partisans se sont retrouvés à Vichy. Bref, à part faire la leçon morale, ils n'ont servi à rien.

Tout ça laisse songeur quant à la gauche d'aujourd'hui et à toutes ces associations anti-racistes (LICRA et j'e passe)...

Un livre qui met en lumière l'un des phénomènes les plus déroutants de la seconde guerre mondiale et qui, du même coup, rétablit une vérité trop longtemps cachée.