"Il m'amuse, il m'amuse, il m'amuse !... Et le plus drôle, peut-être, c'est qu'en dépit de son bel âge, de son orchite éléphantiasesque, de sa faux à couper les courants d'air et de son air boniface, de sa timidité vert bouteille, on subodore, chez lui, dans son attitude envers les "dames", une sorte de distance qu'il n'a pas envers ses pairs, ses compagnons : les représentants locaux du sexe masculin. Vrai, ce bonhomme m'amuse, m'amuse... Envers nous autres, gent à gésines et lactations et menstrues... une sorte de léger mépris qui ne saurait venir de son propre esprit - inexistant -, et qu'il faut bien supposer infus au plus profond de ses veines, sinon dans un grand sac de peau et de proliférations adipeuses qui lui tient lieu de virilité !... Mépris involontaire, inconscient, sans doute, chez cet être trop volatile pour supporter un sentiment fort ; mais qui lui donne parfois une certaine aura d'ironie, lointain feu follet... et met dans ses grands yeux vert bouteille une touche légère, infinitésimale, du plus ancien, du plus modeste et du plus indéracinable "racisme" qui soit : celui du pénis contre la matrice."


Voici un extrait du roman "Un plat de porc aux bananes vertes" co-écrit par Simone et André Schwarz-Bart. Un roman témoignage dans lequel la narratrice, vieille créole terminant sa vie dans un hospice à Paris, confie ses souvenirs. Réminiscences d'une vie misérable et riche de leçons, au gré de notre regard sur les comportements humains.


Le hic, c'est que moi, ce style lyrique et emphatique, je n'y adhère pas, il me fatigue beaucoup car il m'oblige à une attention pointue inconciliable avec mon besoin de détente et de plaisir quand je me plonge dans la lecture d'un roman. Relire les phrases plusieurs fois pour espérer les comprendre, sans perdre le fil du récit, découvrir de nouveaux mots à chaque paragraphe en m'y heurtant plus qu'en les savourant, très peu pour moi.


Roman de 210 pages seulement mais qui fut un chemin de croix jusqu'à l'abandon. Le style comme le rythme auront eu raison de moi.

Gwen21
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Challenge PLUMES FÉMININES 2019, 2019, Challenge MULTI-DEFIS 2019 et Challenge 1914-1989 - Edition 2019

Créée

le 26 juil. 2019

Critique lue 122 fois

2 j'aime

Gwen21

Écrit par

Critique lue 122 fois

2

Du même critique

La Horde du contrevent
Gwen21
3

Critique de La Horde du contrevent par Gwen21

Comme je déteste interrompre une lecture avant le dénouement, c'est forcément un peu avec la mort dans l'âme que j'abandonne celle de "La Horde du Contrevent" à la page 491 (sur 701). Pourquoi...

le 1 janv. 2014

67 j'aime

24

La Nuit des temps
Gwen21
10

Critique de La Nuit des temps par Gwen21

Je viens d'achever la lecture de ce petit livre qu'on me décrivait comme l'un des dix livres de science-fiction à lire dans sa vie sous peine de mourir idiot. Je viens d'achever la lecture de ce...

le 15 sept. 2013

55 j'aime

10

La Disparition de Stephanie Mailer
Gwen21
1

Critique de La Disparition de Stephanie Mailer par Gwen21

Jusqu'à présent, de Joël Dicker, je ne connaissais rien ou plutôt pas grand chose, c'est-à-dire le nom de son premier roman "La vérité sur l'affaire Harry Quebert". Depuis cette parution...

le 22 mai 2018

33 j'aime

8