Avec ce roman policier, le mystère commence dès l'auteur dont le pseudonyme dissimule deux auteurs anonymes associés... contre le crime. Ou plutôt contre les crimes de guerre car il est ici question de l'Algérie et des atrocités qui y furent perpétrées, notamment sur les civils, pendant la décolonisation.
Nancy, de nos jours.
Le lieutenant de police criminelle Philippe Andreani est sur la sellette à cause de ses méthodes parfois un peu trop expéditives qui ne s'encombrent pas tellement des procédures. Contraint à passer une analyse psychologique avec la séduisante Francesca Rossini, l'inspecteur un peu paumé qui a tout pour s'attacher rapidement l'affection du lecteur, va, de fil en aiguille, se laisser dompter tout en levant un lièvre d'importance. La suspension n'est peut-être pas pour tout de suite...
Une plume agile et facile à suivre, des enchaînements qui s'emboîtent bien, des pages qui se tournent toutes seules, "Un travail à finir" se laisse lire avec plaisir. Les personnages sont attachants et plutôt crédibles, j'ai seulement regretté un rythme souvent brusque et un dénouement trop vite amené.
Une sympathique découverte néanmoins qui donne davantage dans le réalisme cru que dans le gore, c'est reposant à l'heure des thrillers sanguinolents. Si cet opus est le premier volet d'une série, comme cela semble être le cas, il est probable que je recroise un de ces jours le chemin de Philippe Andreani et de son co-équipier, Laurent Couturier.