Le 24 juin 2002, Matthieu Monceaux, jeune homme de 25 ans au moment du départ, s’embarque pour un voyage à vélo autour du monde, qui doit durer quatre ans. Fort d’une expérience de près de 13 000 kilomètres à vélo, acquise à travers le monde depuis ses 18 ans, le jeune voyageur n’est pas un novice. Il s’agit, cependant, de son premier voyage de plusieurs mois.


La particularité de cette nouvelle aventure : Matthieu a choisi, comme compagnon à deux roues, un vélo-couché qu’il appelle Éole. Le voyage est l’occasion pour lui de comparer ce vélo aux vélos droits classiques et de promouvoir le vélo-couché.


Le livre est un récit à la première personne, de type « carnet de route », dans lequel Matthieu donne parfois la parole à son vélo, petite touche d’originalité. C’est un texte qui peut surprendre, en bien ou en mal, et qui ne laisse pas indifférent : Matthieu partage ses impressions, sans chercher à donner une bonne image de lui, des gens ou du monde, se concentre souvent sur les points négatifs du voyage et n’hésite pas à faire de l’humour noir.


Le jeune homme milite ouvertement contre la pollution et le pouvoir de l’argent, pendant son voyage et dans le récit. Il ne cherche pas à faire rêver le lecteur, mais à lui livrer une vision du monde différente de celle véhiculée par les médias de masse. Les chapitres, tous dédiés à un pays, contiennent autant, voire plus, d’informations sur l’histoire et la politique locale, que de descriptions des paysages.


NOTRE BILAN :


Un récit qui ne laisse pas indifférent !


L’ouvrage de Matthieu Monceaux n’a pas vocation à faire rêver le lecteur. Il prend d’ailleurs soin de le préciser en introduction. L’accent mis sur les aspects négatifs du voyage et l’humour noir de l’auteur peuvent décevoir, déstabiliser, voire choquer les personnes à la recherche d’un livre pour s’évader. Comme il le dit lui-même en postface, le jeune homme ne cherche pas à jouer les « grands héros sympathiques ». Son franc parlé et son certain pessimisme peuvent plaire ou au contraire rebuter.


Quand on referme le livre, on ne peut s’empêcher de réfléchir sur le monde, sur notre société et sur nos propres actions. Mission accomplie pour le jeune homme !


Un point de vue intéressant :


Matthieu est parti autour du monde pour « voir de ses propres yeux ». Son voyage était une quête de vérité, une volonté de se défaire du filtre des médias de masse.


Il livre donc ses impressions, sans fioritures et sans arrondir les angles : la pollution, la destruction de la nature, le manque d’hospitalité et les comportements antisociaux de certains, il ne nous cache rien, au risque de nous dégouter du voyage !


À l’inverse de nous dégoûter du voyage, le récit nous donne envie d’aller voir « de nos propres yeux » nous aussi !


Le témoignage de Matthieu est comme un défi pour le lecteur qui envisage de voyager : la réalité est-elle vraiment aussi noire ?


On a envie de suivre les traces du jeune homme pour faire nous-même l’état des lieux, pour nous confronter aux populations et tenter de faire mieux. Tenter de mieux s’intégrer. Tenter de trouver la beauté au milieu des déchets. Tenter le destin.


Un vélo-couché à la découverte du monde n’est pas un récit de voyage classique. Tout en donnant des indications précieuses pour ceux qui préparent un voyage (étapes, itinéraires suivis, dates, conseils techniques et humains), l’auteur se concentre beaucoup sur les problèmes qu’il y a dans le monde. Plus que sur les paysages, par exemple.


Nous conseillons ce livre aux lecteurs :



  • Qui n’ont pas peur des remises en question et de l’humour noir ;

  • Qui veulent découvrir une vision alternative du monde ;

  • Qui s’intéressent aux problèmes dans le monde et veulent réfléchir à des solutions.


Nous conseillons ce livre aux futurs voyageurs :



  • Qui s’intéressent à l’option « vélo-couché » ;

  • Qui veulent aussi se préparer au pire ;

  • Qui cherchent des avis contrastés pour ne pas être déçus ;

  • Qui aiment le challenge : les galères de Matthieu peuvent-elles être évitées ?


Ce qui nous a particulièrement marqué :



  • L’état d’énervement dans lequel ce livre peut nous mettre (envers la société, le monde, ou encore l’auteur ) !

  • La sincérité de Matthieu, qui ne cherche pas à se montrer sous son meilleur jour ;

  • Le monde, qui n’est pas toujours comme on l’aurait imaginé ou souhaité.


Retrouvez la chronique complète d'Un vélo-couché à la découverte du monde sur notre blog consacré au voyage à vélo : rapide résumé de chaque chapitre et liste des enseignements pratiques utiles au voyageur à vélo que le livre nous a fait découvrir !

EnEchappee
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le 12 juin 2016

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