Une femme qu'on imagine être l'écrivain elle-même, part à la recherche de son histoire familiale. C'est sa mère Annie et sa grand-mère Mathilde qui la fascinent et on peut la comprendre car elles ont été des personnalités étonnantes.
Mathilde a rencontre Armando dans les années 20 à Bruxelles. Déjà marié, il n'a jamais reconnu Annie qui est née de leur liaison. Fantasque et volubile, Mathilde a été indomptable et a mené grand train de la Belgique jusqu'à la Côte d'Azur. Annie n'est pas en reste car elle s'est illustrée en menant une vie compliquée avec un haut fonctionnaire de renom, Fernand Spaak.
Elle a été distinguée pour son action pendant la guerre en faveur des enfants Juifs. Elle les a cachés chez elle et n'a jamais hésité à ouvrir sa porte. Mais ce qui l'a mise sous le feu des projecteurs est immanquablement son geste fou : elle a tué son mari d'un coup de fusil et s'est suicidée, en s'électrocutant dans la baignoire.
Qui sont ces femmes si fantasques qu'elles vont au bout d'elles-mêmes quitte à "éliminer" l'homme qui n'a pas su être à la hauteur. le premier, Armando, est un dom Juan qui ne se résoudra pas à quitter sa femme ni à clarifier sa reconnaissance auprès de sa fille. Quant à Fernand, il a eu 3 enfants avec sa première épouse, puis 3 autres avec Annie mais n'aura de cesse d'aller voir ailleurs.
Voilà une histoire familiale qui n'est vraiment pas banale et je comprends le besoin de la petite-fille, Isabelle, d'y voir plus clair au travers de lettres et photos qui ont été conservées. Pour l'époque, ses parentes ont été d'assez mauvaise réputation mais on ne peut leur enlever qu'elles ont été de vraies chefs de famille et des femmes engagées.
Je dois dire que seule la dernière partie de l'ouvrage m'a vraiment intéressée. J"ai ouvert ce livre car l'histoire et le destin funeste d'Annie m'avaient interpellé. Comment peut-on se battre pour cacher des enfants Juifs et, dans le même temps, se faire justice soi-même en abattant son compagnon et en laissant 6 orphelins ? Je n'ai toujours pas de réponse !
Une lecture intéressante et qui a dû l'être encore plus pour l'auteur, pour qui les femmes de sa famille revêtaient un certain mystère.