Une bonne raison de se tuer par Brice B
Je me sens un peu fébrile, à l'idée d'être le premier à parler de ce livre magnifique d'un auteur que je suis avec une attention sans faille depuis que je l'ai découvert. Quand on lit un Philippe Besson, on est subjugué par le style, on se sent comme étreint par la force des sentiments que la plume dégage, et on se dit qu'on ne saura jamais ni trouver les mots, ni trouver le style, pour réussir à parler d'un si beau livre sans en dénaturer les qualités.
Si vous avez déjà lu Philippe Besson, vous savez probablement ce que je peux ressentir au moment de devoir justifier des qualités de ce livre, ou tout au moins tenter de les exposer.
Une bonne raison de se tuer fut dévoré, à l'instar des autres publications de l'auteur, enveloppé dans un plaid, dans le silence quasi religieux propice à cette forme de recueillement littéraire, une tasse de thé fumante à portée de main, la lueur de quelques bougies posées autour de moi, et la morsure grise de la lumière du ciel d'un après midi d'hiver.
C'est une histoire issue de deux histoires distinctes, deux courbes de vie qui se croisent et s'entrecroisent. Laura, une mère divorcée qui a froidement décidé de se suicider, et Samuel, qui enterre son fils de dix-sept ans, Paul, qui s'est suicidé il y a quelques jours, le tout à quelques heures de l'élection de Barack Obama comme quarante-quatrième président des Etats-Unis d'Amérique.
Sans surprise, c'est un roman sombre qui annihile toute forme d'espoir, qui ne laisse pas la part belle au revirement de situation, au bien triomphateur, à l'amour plus fort que tout. C'est un roman juste, qui ne fait pas de concessions à la vie en essayant de la rendre plus belle. Une lecture passionnante, une plume magnifique, des larmes qui viennent réchauffer des joues rafraichies par l'hiver : c'est ça, un bon Philippe Besson.