J'avais entendu beaucoup de bien de Philippe Besson. En l'apercevant en dédicace au salon du livre de Paris, j'ai attrapé l'un de ses romans pour le rajouter à ma pile à lire. Ce fut une bonne pioche. Une bonne raison de se tuer est un bouquin dont je me suis régalé, blotti dans mon canapé, dans le silence de mon appartement et la mélancolie de mon esprit.
Laura et Samuel habitent à Los Angeles, non loin l'un de l'autre mais ne se connaissent pas. Ils ont pourtant une chose en commun : ils sont au bord du gouffre. Ce qui arrive à l'un n'a que peu de rapport avec ce que vit l'autre, mais à ce stade de leur vie, ils ont la certitude que continuer à vivre sera un effort insurmontable, un défi presque impossible à relever. Dès le début, on devine, on pressent que l'auteur veut les faire se rencontrer. Mais leurs chemins vont-ils se croiser ? Parviendraient-ils, leur désarrois mêlés, à se sauver l'un l'autre ? En attendant la collision, Philippe Besson dissèque le cheminement de cette journée de novembre 2008, jour de l'élection historique de Barack Obama, où tout le monde a les yeux rivés sur la télévision et se fichent éperdument des tourments de Laura et Samuel.
Philippe Besson écrit remarquablement bien. Sa plume, aussi déprimée que celle d'Olivier Adam, m'a pourtant semblé plus directe et fluide, paradoxalement plus légère. L'espoir a pourtant peu de place dans cette histoire. Grâce aux talents psychologues de l'écrivain, le lecteur est projeté au cœur de deux solitudes et découvre petit à petit les recoins les plus sombres de l'âme des personnages, leurs bonheurs passés et leurs désillusions. Le parcours est décrypté avec subtilité et intelligence. L'empathie a été, en ce qui me concerne, totale.
Les romans de Philippe Besson, une nouvelle bonne raison de lire ?