Une irrépressible et coupable passion par Nanash
Aficionado de Ron Hansen après la lecture de "La nièce d'Hitler" et de "L’Assassinat de Jesse James ...", lorsque que je peux mettre la main sur un nouveau roman, je fonce. Sans savoir qui ou quoi sera au coeur de la fiction-historique, je fonce tête baissée.
Sans tomber dans le discours du fan que je suis, le point prépondérant du style de Hansen c'est sa capacité à donner une substance aux ambiances et aux dialogues. Alors quand, après l'intimité d'Hitler dans l'Allemagne nazie et les pérégrinations de la bande des frères James dans le far-west, je réalise que nous allons suivre l'histoire d'un couple New-yorkais adultérin dans les années 1920, j'étais inquiet.
L'auteur puise dans les ressources historiques habituelles, entre biographie des protagonistes, journaux d'époque et minutes du procès pour nous conter la chronique de Judd Gray et Ruth Snyder amants et finalement meurtriers du mari de cette dernière (c'est le premier chapitre, inutile de crier au spoil). Unis depuis leur rencontre ils vont se déchirer pendant la procédure judiciaire et l'Amérique se passionnera pour ce couple à la fois sulfureux et glamour aux rapports complexes. Il semble qu'à l'époque on qualifiait ce meurtre de "crime du siècle" et qu'on se devait d'avoir un avis pour ou contre les accusés.
Comme on peut le craindre, le sujet peine à nous tenir en haleine par rapport à ceux précédemment traités par l'auteur, mais cela n'a pas été mon seul reproche. Le "style Hansen", qui rend quasiment palpables les scènes du récit, laisse place a bien moins de corps et reste très superficiel. On pourrait argumenter qu'il s'agit d'un choix qui sied plus à la romance à la fois passionnelle et sur-exposée ou à l'engouement médiatique dans la surenchère de l'époque. Toujours est-il que je n'y ai pas retrouvé la finesse d'écriture qui m'avait convaincue.
Loin d'être un mauvais bouquin, c'est tout de même globalement une déception malgré le dernier chapitre beaucoup plus prenant vu son sujet (et ça je n'en parlerais pas), 6/10.