Déçue une première fois , je me suis relancée dans une relecture de l'ouvrage...


Etant professeure d’arts plastiques, je suis d’autant plus sensible à l’aspect extérieur du livre. On ne peut nier que l’image est importante, elle attire ou repousse le futur lecteur. Et dans ce cas précis, c’est la couverture qui m’a motivée en grande partie à cocher ce livre dans la liste des ouvrages proposés lors de cette dernière « Masse Critique » de Babelio. Cette illustration littérale du titre « Nuit d’Eté » est superbe, bravo au concepteur graphique.


Le résumé m’a paru attirant, j’adore Shakespeare, et l’idée d’une réécriture, avec l’action transposée à notre époque, me plaisait beaucoup.


Lorsque j’avais lu l’ouvrage pour la première fois, je n’avais pas pu résister à faire mon dada: le test de la page 99 (voir l’article sur ce thème en cliquant ici! ). Et voici le résultat. « Will avait perdu une chaussure et ne parvenait pas à savoir s’il s’agissait d’une calamité ou d’un coup de veine déguisé. Il y tenait, à cette chaussure, mais il aurait au moins une anecdote amusante à raconter à la fête, et s’il était blessé ou en donnait l’air, peut-être que Carolina tournerait un instant la tête vers lui, le regarderait marcher en clopinant ou viendrait examiner son pied meurtri , un pied à qui elle parlerait peut-être, qui sait? »


Autant être honnête, des pages 99 pourries, j’en ai lues, ce n’est pas toujours très représentatif de la qualité du livre, mais là, on atteint un summum quand même! Un type qui perd sa godasse et une fille qui parle à un pied, c’est inquiétant.


Passons à une lecture plus traditionnelle. Lors de ma première lecture, j’avais du m’arrêter à la page 70, moment auquel j’avais décidé d’une pause. Cette fois-ci, ca s’est certes mieux passé, mais force soupirs ont résonné dans la pièce. Les 2 fois, j’ai eu énormément de mal à finir l’ouvrage, moi qui dévore littéralement les livres entamés.


L’univers des fées, raison pour laquelle je relis ce livre, m’a déçue. Il est sinistre et peu novateur. On est loin d’une mélancolie romantique ou d’élans shakespeariens: Titania et Obéron se disputent comme des chiffonniers et la disparition du roi fait écho à une dispute conjugale des plus banales, désolée.


Les personnages modernes sont je trouve peu attachants et leurs histoires redondantes. J’ai peu apprécié le côté cru de certaines anecdotes (j’ai un grand côté prude, je sais).


La structure de l’ouvrage me semble brouillonne, et je n’ai vraiment pas réussi à accrocher à une intrigue qui pourtant suit celle de Shakespeare, je ne peux le nier. Mais là où l’auteur anglais nous emmène dans onirisme maîtrisé, Chris Adrian ne réussit qu’à nous perdre dans des méandres fumeux, où des personnages moyennement aboutis sont confrontés à un monde féerique peu glorieux.


C’est donc hélas un bilan négatif que je livre ici. Je ne doute pas néanmoins que ce livre peut trouver son public, mais je n’en fais définitivement pas partie! Pour moi, impossible d’adhérer aux personnages ou de s’intéresser un temps soit peu à l’intrigue…

Créée

le 2 mars 2018

Critique lue 78 fois

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