Je ne connais rien à la Chine, je ne connais rien au Japon mais j'aime le gingembre et je suis curieuse. D'autant plus que cela fait déjà plusieurs années qu'on me recommandait chaudement la lecture de ce roman et qu'à présent, je me mettrais bien des baffes pour ne pas avoir obéi plus tôt.
Le récit (sous forme de journal et de lettres) débute en 1903 pour s'achever quarante plus tard. Il retrace l'histoire et la vie de Mary, une jeune bourgeoise écossaise partie épouser un officier anglais en poste à Pékin.
Mary a vingt ans, toutes ses dents, un solide bon sens, un caractère bien trempé qui malgré une éducation traditionnelle va la mener en dehors des clous de la société. Très isolée dans la compagnie étriquée et suant l'ennui des diplomates, souffrant du manque de communication avec son époux, curieuse par nature, moderne par bien des aspects de sa personnalité, Mary va rompre, presque s'en le vouloir, avec ses racines, sa vie, ses espoirs et sa famille. Commence alors un incroyable parcours de débrouillardise et de cheminement au Japon où elle s'est réfugiée, pays où elle tentera de se construire pendant quarante ans.
Passions, guerres, désillusions, épreuves, déchirements, joies... c'est tout cela à la fois que le lecteur découvre avec délice avec "Une odeur de gingembre", un roman né sous la plume d'un homme mais qui retrace avec beaucoup de subtilité et de sensibilité ce destin de femme hors du commun, courageuse et digne. Si ses cent premières pages m'ont un peu fait craindre un rythme trop lent pour moi - impatiente lectrice -, j'ai été rapidement rassurée et n'ai plus lâché mon livre jusqu'à l'émouvant épilogue.
Quel voyage !