Utopia Avenue par rmd

En 1967 à Londres, quatre musiciens sont recrutés par un producteur pour créer un groupe.
Elf, la chanteuse/pianiste venue du folk, Dean, le bassiste prolo en rupture familiale, griff, le batteur taciturne et surtout Jasper de Zoet, le guitariste virtuose qui entend des voix dans sa tête.

Utopia Avenue, le groupe ainsi formé, va, malgré quelques galères, connaitre un succès grandissant leur faisant visiter l’Europe puis les amènera aux États-Unis où leur carrière se brisera net.

Disons le tout de suite, c'est un peu déçu que je referme ce livre. Il n'est pas mauvais mais il lui manque tout bêtement l'énergie du rock'n'roll pour être réussi. Cela fait presque 40 ans que j'écoute du rock à haute dose, j'ai suivi la carrière de pas mal de groupes, leurs succès, leurs galères, et à coté de cela, Utopia Avenue parait fade; les aventures du ce groupe se trainent et auraient mérité un récit plus condensé.

David Mitchell est certainement passionné par cette période, en témoigne l'abus de name dropping qui lasse à force, mais il a certainement été paralysé par la peur de trop en faire; or le rock est justement là pour en faire trop. Ses personnages ne ressortent pas, ne réussissent pas à prendre corps, et ce qui leur arrive est souvent à la limite de la figure obligée. Enfin, ce qui aurait vraiment pu faire décoller le livre et le transporter dans une autre dimension, à savoir la "maladie" de Jasper, et qui le rattache au reste du mitchellverse est expédié en moins de 20 pages.

Je suis certainement trop sévère car j'aime énormément le reste de l’œuvre de Mitchell, mais Utopia Avenue me semble une occasion manquée d'intégrer les années 60 à l'univers de l'auteur.