Pourquoi pas.
(edit août 2019) Voila, Fief je l'attendais avec impatience ! Mais ne voulais pas l'acheter pour autant : 17euros environ l'édition broché ne me tentait pas.On le dit d'ailleurs assez peu que lire...
Par
le 28 janv. 2019
4 j'aime
Alexandre Bergamini dont les livres tombent goutte à goutte, à quelques années d'intervalle, dans le désert. Une eau rare et nécessaire, des mots lâchés dans la mélancolie, dans la légèreté parfois. Des touches qui montrent l'effacement, l'envie de se raccrocher à ses oubliés, sans les citer crûment, dans cette pudeur encore gonflée d'émotion, du deuil compliqué, de l'incompréhension. Le geste d'un frère, bien sûr, haute figure sportive arrachée à la vie de sa propre main, trop jeune.
Des écrits pour interroger la fin d'un être cher donc, comprendre de quoi est fait le gouffre qui les séparera à jamais. Alors des voyages, pour chercher l'autre dans le folklore international. Pour se retrouver aussi, parce que sa personne, Bergamini l'a abandonné aux mains du deuil et des angoisses.
Interroger les Japonais, se fondre dans les conversations de cafés. Aller dans les montagnes, s'asseoir et contempler silencieusement l'horizon de brume, un son de carillon dans la tête.
Le temps s'arrête à la descente du Shinkansen. Deux vieilles femmes le regardent, étonnées de voir ce garçon, que je veux imaginer frêle, dans un parka vert kaki, mais dont la mâchoire se dessine, carrée, pleine de puissance occidentale. Il est secoué par un bout de vent, par le manque de sommeil. Ses yeux caves cherchent un morceau de mur où s'appuyer. On ne s'attend pas, avec ses doigts grisés par la cigarette, de le voir tenir la plume et se confesser dans la vague inquiétude d'un voyageur sans destination, sac à dos presque vide, porté sur l'épaule.
Errance japonaise, en filigrane d'alcool et d'abandon. Il ne sait pas où il va et découvre la beauté des décors autour de lui. Sur le papier - de quelle manière ? s'inscrivent les impressions d'un monde qui n'est pas le sien, qui devient le sien. D'un livre à l'autre, on retrouve l'empreinte de Bergamini. Son vocabulaire fait d'effacements, de descriptions vaporeuses. On survole la mélancolie, l'observation en nuances grises, des choses. C'est un auteur touchant, de ceux qui se brisent à peine envolés.
Naïvement, le titre du livre donne la coloration à ce qu'on y lit. Inquiétude pour l'espace qu'il déploie autour de lui, pour cette crainte de le voir lui-même disparaître.
Puis l'herbe remue un murmure aux intonations japonaises...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Livres et En 2021 je lus
Créée
le 30 nov. 2021
Critique lue 39 fois
Du même critique
(edit août 2019) Voila, Fief je l'attendais avec impatience ! Mais ne voulais pas l'acheter pour autant : 17euros environ l'édition broché ne me tentait pas.On le dit d'ailleurs assez peu que lire...
Par
le 28 janv. 2019
4 j'aime
Une caméra posée au milieu d’un bois, et voilà toute la montagne qui prend des airs de confessionnal à ciel ouvert. L’oreille attentive devient celle de la nature et de ceux qui, bon gré mal gré,...
Par
il y a 7 jours
3 j'aime
Le ciel gorgé d’étoiles est devenu une légende qui appartient aux lieux exempts de lampadaires et grosses usines. Mais, comme un rêve d’enfant persiste l’amour du lointain, des galaxies et des mondes...
Par
le 6 août 2023
3 j'aime