(edit août 2019)
Voila, Fief je l'attendais avec impatience ! Mais ne voulais pas l'acheter pour autant : 17euros environ l'édition broché ne me tentait pas.On le dit d'ailleurs assez peu que lire c'est facile, mais qu'il faut à la fois avoir les fonds et la place pour emmagasiner tous ces bébés chez soi !
Tout ça pour dire qu'à défaut de me le payer et de jouir de la bête sans craindre la page cornée, je l'ai dégoté dans ma médiathèque (avec plus d'un an de retard, oups).
Il faut dire que mon envie de lire Fief ne vient pas de nul pas. Le livre et son auteur ont fait du bruit ; premier roman d'un garçon d'à peine 30 ans, qui a fait le fameux et nouveau master de littérature et création qui pop peu à peu dans nos bourgades françaises. Imaginez, à l'époque je comptais moi-même le tenter, je ne partais donc pas en terre inconnue !
Pour entrer dans le détail, dans le livre on suit Jonas, petit gars qui oscille entre pavillon de banlieue et copains de cité. Lui et ses amis fument des joins, font de la boxe, s'ennuient bien souvent. Et tout ça, tient dans environ 250 pages de la vie des jeunes en milieu "populaire".
Quelques passages sur la creusée d'un trou vers la Chine (pour simplifier) ou une dictée à base d'extraits littéraires (de Céline) viennent saupoudrer le récit d'un petit truc poétique ou pompeux, selon.
Ces passages de la remontée intellectuelle surgissent assez bizarrement et souvent je me suis demandée si l'auteur n'essayait pas de caser ses références comme on le ferait dans un mémoire (est-ce que Fief est son mémoire d'ailleurs ?).
Les personnages à mes yeux manquent de personnalité. Ils agissent comme une entité et leurs paroles sont transposables de l'un à l'autre. Et je ne sais pas si le récit est celui de Jonas et donc les dialogues ses propres transpositions ou si c'est un roman classique avec des lâchés de dialogues normaux. Si c'est une simple transposition, je comprends mieux le manque d'identité de chaque personnage...
Et puis bon, les descriptions de préliminaires, le personnage même de Wanda ou encore la redondance des moments descritivo-jeu-de-cartes ça ne m'a pas particulièrement émoustillée ou fait me lever de mon siège brandissant la brusque compréhension de la vie de la banlieue... Si j'avais plus de 40 ans et une vie de bourgeoise peut-être que je crierai au génie, mais... non.
La première fois que j'ai rédigé cette critique, je disais ne pas avoir détesté le livre et même l'avoir apprécié en certains points. Maintenant que le temps est passé et que j'ai refeuilleté le bouquin, je reviens là-dessus. Si certains passages restent intéressant et réflexions pas mal, j'en viens à me dire que le livre est finalement pas mal prétentieux et je n'adhère toujours pas au visuel briquasse des pages, sans respiration, sans paragraphe.
Mais bon, grâce à Lopez, j'ai enfin lu voyage au bout de la nuit de Céline !