Un huis clos très pesant à bord d’un voilier. Autant vous dire que croisière ne s’amuse pas tant que

Mimi et son chéri Cyprien décident de partir à l’aventure en croisière sur un voilier pour rallier le Sénégal depuis la France. Le visage déjà frappé par les embruns et les yeux pleins d’étoiles, ils montent à bord du Narval, en compagnie de Wilfried, le capitaine, Ghetty, sa compagne, et deux autres hommes embarqués pour le voyage. Tout semble bien parti, mais dès que le voilier quitte le port, tout change, et progressivement, l’ambiance sur le Narval devient oppressante, jusqu’à devenir un véritable enfer pour tout l’équipage.


À partir de ce moment-là, le roman devient huis clos très étonnant. Ce qui m’a plu dans ce livre, c’est la différence d’ambiance un chapitre sur deux. On suit d’un côté les tribulations de Mimi sur le Narval, et de l’autre, un enquêteur dépêché par la sœur de Mimi pour la retrouver. Ce choix peut sembler classique, mais ce n’est pas vraiment le cas, car pour une fois, on se rend vraiment compte de la galère que c’est pour l’enquêteur de retrouver un petit voilier qui peut se trouver n’importe… L’océan est vaste, difficile à quadriller, et encore plus quand le capitaine décide d’accoster dans des ports peu regardants et qu’il n’y a aucune trace de son passage. Puis on revient à bord du Narval, et on sent la situation désespérée des voyageurs à bord, qui n’ont aucune chance de pouvoir s’échapper à la nage. Autant dire que la situation est désespérée et que les indices sont très durs à trouver. C’est incontestablement ce qui m’a le plus plu.


En revanche, j’ai quelques petites remarques à faire au sujet de Wilfried et de Ghetty. On comprend très vite qu’ils sont machiavéliques. J’ai trouvé que quelques éléments sont un peu exagérés sur leur façon d’agir et de réagir. Il y a quelques éléments absolument horribles qui, selon moi, sonnent un peu faux, tant cela semble improbable, et donne un vernis de superficialité aux personnages. C’est un peu dommage, car l’ambiance pesante de ce huis clos était largement suffisante, il n’y avait pas besoin de surenchérir dans l’horreur. Il en fallait un peu, c’est sûr, histoire d’être dans le ton, mais pas besoin d’en faire autant.


Pour conclure, je peux dire que Vents Mauvais plaira aux amateurs d’ambiance thriller. En ce qui concerne l’enquête, elle est bonne, surtout parce qu’on se rend compte de la difficulté de la situation, et ça, c’est très bien trouvé, un vrai bon huis clos. En revanche, l’action m’a semblé un peu too much par moments. Ce n’est pas extrêmement dérangeant, mais ce n’était, à mon sens, pas nécessaire.

Jacana
7
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le 29 mai 2018

Critique lue 80 fois

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