Petite déception que ce roman.
J'en avais entendu beaucoup de bien, et étais plutôt impatient de m'y frotter. Or, sans être mauvais, il ne m'a pas pleinement convaincu.
Il s'agit d'un roman de fantasy, situé dans le Royaume du Demi-Loup, une entité politique à deux têtes où le pouvoir est divisé entre deux branches de la famille royale. Autre particularité, chaque souverain et chaque descendant de ce même souverain est apparié à un suivant ou une suivante selon qu'il soit de sexe masculin ou féminin.
Ces suivant(e)s, sont toujours choisis au sein de peuple et doivent être nés le jour suivant la naissance du prince ou de la princesse royale. Ils restent aux côtés de leurs princes ou princesses jusqu'à ce que la mort les sépare, leur servant de conseiller, de confident et, en cas de malheur, de successeur.
Véridienne relate donc la vie de deux princesses, de leurs trois suivantes (car l'une d'entre elles en a deux) et d'un prince (dont le suivant est mort) du royaume du Demi-Loup à un moment charnière de son histoire. On suit ces personnages de leurs 10 ans, à peu près, jusqu'à l'âge adulte.
L'écriture est agréable, les personnages bien campés, même si pas forcément attachants, et Véridienne aurait pu être un très bon roman de fantasy.
Mais voilà, j'ai vraiment eu du mal avec la narration. Les six protagonistes principaux prennent la parole à tour de rôle, parfois (mais rarement) entrecoupés d'autres narrateurs, sous la forme de passages de leurs journaux intimes respectifs.
Ça ne me dérange pas à priori. Il existe beaucoup d'autres romans utilisant ce procédé, et il fonctionne. Là ou pour moi le bât blesse, c'est dans le contenu de ces journaux. Le recours au teasing y est très présent, toujours de manière élusive (c'est le principe vous me direz), mais de façon un peu trop forcé à mon goût.
On a régulièrement des phrases du type "à ce moment là, nous ne savions pas encore ce que cette décision aurait d'importance pour le futur du Demi-Loup" et le hic, c'est que souvent, ces formules apparaissent des pages et des pages avant qu'on entrevoit ne serait que l'ébauche d'une conséquence des faits précédemment mentionnés, ce qui, je trouve, atténue la portée du teasing justement et le rend plus agaçant qu'aiguillonnant pour la lecture.
De même, le découpage des journaux est parfois agaçant. Quand le prince nous narre sa longue expédition militaire (en faisant lui aussi usage du teasing à outrance), à un moment, j'aurai aimé qu'on règle ce sujet une bonne fois pour toute et pas qu'on y revienne par petits chapitres de dix pages à intervalle plus ou moins régulier.
À partir du moment où on a compris qu'il n'est pas mort à la guerre mais que l'expédition s'est mal passée, on aimerait que cette question soit réglée et passer à la suite, mais non, on a droit à un filage de son histoire sur presque tout le roman.
Idem pour le volet des princesses qui est lui aussi intéressant, mais trop longuet. Là encore, on distingue assez vite les caractères, les lignes de force qui vont se tendre entre les cinq jeunes filles, mais on passe beaucoup de temps sur des questions frivoles et sans grande importance. J'aurai aimé un style un peu plus direct, et moins de circonvolutions autour du récit principal.
Ce premier tome s'achève donc, quelle surprise ! sur un teaser (plutôt réussi je le confesse), mais j'ai vraiment un ressenti mitigé sur ce livre. Sans être désagréable, il m'a parfois agacé, et malgré cela, je suis assez curieux de voir la suite.
Wait and see donc.