Du remplissage du Vide
(cette critique vaut pour l'ensemble de la saga et contient des spoilers)Après lu la saga L’étoile de Pandore il y a des années, et avoir vu passer la recommandation pour sa « suite » (disons...
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le 26 nov. 2023
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(cette critique vaut pour l'ensemble de la saga et contient des spoilers)
Après lu la saga L’étoile de Pandore il y a des années, et avoir vu passer la recommandation pour sa « suite » (disons prolongation de l’univers plus que suite) la Trilogie du Vide de Peter Hamilton, je m’y suis lancé avec enthousiasme.
Disons-le franchement, c’est un peu la douche froide. Je suis dessus depuis cet été, c’est long, verbeux pour pas toujours grand-chose, le début est affreusement confus (le champ de Gaïa, les rêves, les 153 protagonistes et lieux — dont certains font référence à l’étoile de Pandore dont j’avais oublié les neuf dixièmes, tout le monde n’a pas le talent d’introduire des termes et de concepts nouveaux sans être obligé d’y passer des centaines de pages pour qu’on finisse par apercevoir ce que ça signifie, Herbert s’en sort bien mieux par exemple).
Ça se perd en intrigues plus ou moins limpides, avec des factions aux noms franchement pas inspirés (les accélérateurs, la culture haute, l’ANA), toutes les pérégrinations d’Edeard dans le Vide (qui reste finalement la partie qui m’a le plus intéressée, jusqu’à un certain point) dont on ne voit pas le rapport avant au moins le dernier tiers du deuxième livre (chaque pavé fait plus de 800 pages, ça fait long pour commencer à voir le brouillard se lever).
Le principal souci, c’est qu’après avoir passé 2200 pages à nous balader dans cet imbroglio sans fin, de longs chapitres inutiles, d’interminables descriptions de personnages tertiaires qui n’auront finalement quasiment aucun rôle à jouer, sans pour autant insuffler un quelconque souffle épique (à part à de très rares moments comme les combats d’Aaron — un des personnages les plus intéressants finalement, mais qui n’aura clairement ni le traitement, ni la fin qu’il mérite.), et d’un seul coup, c’est l’accélération (pun intended) subite sur les 200 dernières pages. Tout se bouscule et se conclut à un rythme effréné (comparativement à avant, parce que 200 pages, ce n’est pas rien non plus), en laissant des trous béants dans le scénario, des tas de personnages plus ou moins sur le carreau, des révélations sympas, mais un peu faciles dans le sens où il était impossible de les voir venir et surtout énormément de « space magic » qui fout un peu tout par terre, je trouve. Dans un œuvre qui, sans être de la hard science, propose un univers relativement cohérent scientifiquement au sein de sa propre diégèse, c’est vraiment dommage dans sa conclusion de se laisser aller à de telles facilités. Le seul point positif que je retiens ici, c’est que ça montre qu’Hamilton est capable d’une relative concision et qu’il aurait clairement gagné à mes yeux à alléger son récit. Décrire et raconter un univers comme il fait, ça peut être intéressant et se suffire, à condition ne pas ressembler à une page wikipédia. Est-ce un défaut de la traduction (je lis en VF), mais ça n’a pas la saveur d’un Herbert ou la richesse d’un Tolkien, et la construction seule de l’univers, même s’il est remarquable, cohérent et complexe, s’enquiller 2400 pages sans un minimum de style, c’est un pensum.
Je sais que nombreux sont ceux à avoir aimé, mais je dois admettre que si je lui reconnais des qualités, dans ses contemporains, je lui préfère largement John Scalzi qui a le mérite de savoir construire des univers tout aussi touffus et cohérents, avec beaucoup plus de concision et une gradation bienvenue (l’évolution de notre connaissance de son univers au fur et à mesure de la lecture des tomes du Vieil homme et la guerre est un exemple de progression réussie, on découvre un univers de plus en plus vaste et complexe, sans être noyé).
Je ne me considère pas comme un « petit » lecteur, mais je vois bien comment mon rapport à l’écrit a évolué ces dernières années. Je privilégie la qualité à la quantité et en ça, je trouve qu’Hamilton ne répond pas du tout à mes attentes. Parce que, quand la qualité est au rendez-vous, je n’ai aucun mal à avaler des centaines de pages.
disclaimer : pensez bien à injecter tout ce qu’il faut de subjectivité dans mon utilisation du terme « qualité », aucun jugement de valeur ici.
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le 26 nov. 2023
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