Certes, Yana Vagner sait y faire. Elle déroule son intrigue apocalyptique et on tourne les pages, les unes après les autres, dans l'attente qu'il se passe quelque chose qui nous sorte de ce récit qui cherche à être parfaitement réaliste. Ce long et lent périple enchaîne les non-événements, les non-intrigues... On arrive essoufflé au bout de l'aventure, en constatant qu'il y a une suite et on se demande alors à quoi ont servi ces pages, pourquoi on a l'impression qu'elles nous ont conduit nulle part à part dans des lieux communs, dans des situations convenues, dans des pensées déjà pensées... On a l'impression d'avoir épuisé la description pour elle-même, d'avoir lu pour lire, comme on regarde à la suite les innombrables épisodes d'une série sans saveur où rien ne se passe que la banalité de la fin du monde. La boucle est bouclée : la description n'a pas d'autre objet que d'avancer, comme ces personnages eux-mêmes, sans plus même savoir pourquoi. Lire pour lire répond à écrire pour écrire comme à vivre pour vivre.