Pas très convaincu par ce roman.
Il s'agit d'anticipation, sur une Terre où la voiture est devenue le centre de la civilisation. Les gens touchent de l'argent en fonction du nombre de km parcourus dans la journée, et plus on a une bagnole puissante et capable d'avaler le macadam, plus on est riche.
Les citoyens sont donc constamment sur les routes, allant de stations en stations pour dépenser les km/j durement gagnés. Un savant mélange de consumérisme et de road trip.
En parallèle à cette société, celle des Roues comme ils se nomment eux-mêmes, existe une deuxième catégorie de population, les Pieds, qui vivent en dehors des stations et refusent l'usage des voitures et des routes.
Ces deux sociétés coexistent dans une méfiance toute tissée d'ignorance mutuelle et de préjugés plus ou moins racistes.
Voilà pour le background résumé à grands traits.
C'est dans ce contexte que l'on suit un trio de Roues (un père, son fils et sa fille) dans leur voyage automobile, le tout raconté à travers les yeux de l'aîné, qui rêve d'avoir son propre véhicule et de devenir une Roue de plein droit.
Alors qu'est-ce qui m'a gêné là-dedans ?
Premier point, trop de détails techniques sur les caisses. Alors je comprends la volonté de l'auteur de vouloir insister sur l'aspect mécanique de son univers et tout ça, mais franchement, quand comme moi on se fout des bagnoles, les spécifications sur les moteurs et les comparatifs entre les modèles de caisses, on s'en fiche.
Il n'y en a pas des tonnes non plus, mais quand même suffisamment pour que je décroche à chaque fois en me disant "pffff, mais on s'en fout". Après, comme je dis, peut-être que pour un passionné de bagnoles c'est parfait hein, je dis pas.
Mais bon, il n'y a pas que ça. Le rythme du récit ne va pas du tout, et j'ai trouvé le contexte social trop peu abordé.
Le rythme d'abord.
Le roman n'est pas très long (un peu plus de 230 pages), mais il faut bien dépasser la moitié du roman avant qu'il se passe vraiment quelque chose digne d'intérêt. j'ai lu les 120 premières pages en attendant désespérément de voir où l'auteur voulait en venir. L'événement déclencheur finit par survenir, mais bien tard, et même après cela, le rythme du roman retombe dans une routine pour quelques dizaines de pages encore, avant d'en venir à son grand final.
Tout cela arrive bien tard, à un moment où pour ma part je m'étais déjà résigné à finir le livre par pur principe.
Quant au contexte social, et bien ce sont beaucoup de petits riens accumulés qui mis bout à bout on achever de me lasser. On me dépeint une société en mouvement, toujours sur les routes (à l'exception des personnels de stations) et basé sur la voiture. Soit. Mais alors, d'où sort le carburant ? Qui le produit et comment ? Quid des problèmes d'épuisement des ressources que nous connaissons ? Ma suspension consentie d'incrédulité a manqué de combustible, justement, et par ricochet de consentement de ma part...
Pareillement sur les deux sociétés Roues et Pieds. D'où viennent-elles, comment ce sont-elles constituées ? Et bien mystère.
Alors on me rétorquera que ce n'est pas ce qui intéressait l'auteur qui focalise plutôt son récit (enfin, le dernier tiers devrais-je dire) sur les dérives populistes d'une société où le vote populaire s'exprime via les réseaux sociaux, avec tout ce que ça peut comporter de dérives et de réactions plus émotionnelles que rationnelles.
Mais même cet aspect ne m'a que modérément convaincu tant il est traité à la va vite (en même temps, on a passé les deux tiers du livre sur autre chose) donnant une impression de récit un peu fouillis, qui cherche son ton et son propos sans vraiment le trouver.
Bref, je ne suis pas entré dedans.