Wouch !
J'ai beau commencer à connaître Gemmell, paf, je me reprends quand même une belle claque.
Moi qui aime les trilogies qui finissent en apothéose, me voilà servie, et comme une reine, s'il vous plait !
Déjà le tome II rattrapait plutôt bien les acrobaties douteuses du tome I, mais alors là, on finit en beauté, avec un tome tout à la fois épique, grandiose, et aux personnages ultra-attachants, même certains "méchants", c'est tout dire. Waylander, cependant, reste toujours, comme dans le tome II, dans l'ombre de certains autres personnages, plus denses et plus attachants, ce qui est paradoxal mais tout à fait cohérent avec son personnage, et avec le titre de ce tome 3, je viens de m'en rendre compte, arf !
Un condensé de la philosophie de Gemmell nous est offert, avec tout l'art de l'écriture dont il sait faire preuve, des citations sur "l'humanité" (ou la non-humanité) de l'être humain qui font mouche à chaque fois, c'est un coup de maître que ce dernier tome.
J'ai tourné les pages sans même m'en rendre compte, et l'ai fini avant d'avoir eu le temps de dire "ouf". Zut !
C'était trop court ! Il est pourtant assez rare que je me dise ça quand je finis une trilogie, mais là, je ne peux rien dire d'autre. Même si pour une fois, la fin n'est pas téléphonée, ni trop rapide. Mais justement, ça donnerait envie d'en avoir plus. Alala...
Donc, malgré le fait que le tome I n'était pas vraiment une réussite de mon point de vue, je ne peux qu'avoir un méga coup de cœur sur la trilogie, parce que là vraiment, c'est du grand art.
J'avais adoré Jon Shannow (du même auteur), je suis également fan de Moorcock, ici nous retrouvons les concepts de dimensions différentes, portails d'accès etc, (qu'on a également dans "les annales de la Compagnie noire" de G. Cook), et ce sont des notions que Gemmell maîtrise plutôt bien.
La profondeur des thèmes philosophiques et mystiques me laisse rêveuse (et dubitative, hem...) quant aux critiques qu'on peut lire ici et là sur "Gemmell gros bourrin", franchement c'est à des lieux de ça, et ce n'est pas la première fois que je le dis concernant ses œuvres, la plus aboutie dans ce sens étant "l'écho du grand chant" que j'ai lu avant tous les autres et qui m'avait donc extrêmement surprise (la cohérence de l'univers étant telle qu'on retrouve certaines références (les cristaux par exemple) entre ce tout dernier opus au crépuscule du monde et Waylander, ses "débuts") ! Et le plus beau, c'est qu'on ne s'ennuie jamais ! En plus il y a de l'humour, subtil et parfois bien caché, assez cynique, qui me plaît fortement !
Bref, un grand moment de bonheur pur, cette lecture...