Voire insoutenable par moments... Thomas Day ne mâche pas ses mots, ne s'encombre pas de périphrases, et va droit au but. La dénonciation de l'inhumanité de l'humanité...
Comme je partage beaucoup de ses points de vue, bah j'apprécie que quelqu'un se révolte et le crie dans ses bouquins. Mais c'est dur à lire, hein, on va pas se le cacher. Un T. Day par an, c'est très suffisant...
J'ai lu le livre (oui c'est d'abord un livre) "Les disparues de Juarez" et vu le film "Les oubliées de Juarez". C'est donc une histoire vraie que je connais plutôt bien. Il serait bien pratique de croire qu'il y a un quelconque être malfaisant surnaturel derrière ces meurtres, hélas, j'ai bien peur qu'il n'y ait pas d'autres explications que l'inexplicable sauvagerie humaine... L'évolution n'est peut-être pas si évolutive que ça, au final. Au sens "grandir".
Les deux autres histoires qui sonnent ultra-réalistes dans ce livre sont "Eros-center" et "Nous sommes les violeurs". On sait que le viol est une arme de guerre. Bref la majeure partie de ce bouquin, ce sont à la base, des histoires vraies. Et même si "points de suture" n'est pas ce qu'elle aurait pu être, c'en est une aussi, d'histoire vraie, comme il y en a des milliers, avec à la clé non des femmes qui viennent à la boxe - quoi qu'il parait que c'est un sport qui se développe énormément au féminin ces derniers années, et tant mieux, ma foi - mais avec des mortes par centaines.
Il n'y a que deux intruses : "Tu ne laisseras point vivre...". Celle-là m'a laissée carrément perplexe. Il me semble qu'elle n'a rien à faire dans ce recueil. Elle m'a laissée aussi perplexe que l'ancienne camarade de classe de T. Day l'a laissé, lui. Il faudrait qu'il lise Alice Miller, ce monsieur, il apprendrait des tas de choses sur la violence et sa transmission, ou son intégration chez et par les victimes. Et "points de suture" qui n'est pas assez développée ni approfondie, très superficielle et pas tellement dans le ton du reste, non plus.
Bref, c'est un bon recueil, qui fait mal, mais surtout aux gens qui s'aveuglent, parce que ceux qui ont les yeux ouverts savent déjà tout ça.