Déception, grosse déception qu'est ce Wool. Le potentiel est là, le potentiel pour un roman post-apocalyptique sombre, désespérant et intense. Au lieu de ça, on se retrouve avec un roman d'aventures certes très sympathique mais... tellement en deçà de ce qu'il aurait pu être.
L'histoire est simple et intrigante. Après une catastrophe dont on ne sait pas grand chose, une poignée d'humains sont enfermés dans un silo, seul espoir de survie quand la surface de la terre n'est qu'un no man's land dévasté. Parfois, ne supportant plus la vie dans un lieu aussi clos, quelqu'un demande à sortir. On lui fait alors subir la pire punition en vigueur dans la loi du silo: on l'y autorise...
Hugh Howey, l'auteur, a eu une idée. Une idée géniale. Le problème, c'est qu'il s'est empressé de mettre cette idée sur le papier. Trop excité, trop pressé, il a très rapidement écrit une courte nouvelle qu'il a tout aussi rapidement publié sur internet. Le succès a été immédiat, et pour cause, cette nouvelle est excellente. Pas parfaite -déjà à ce moment je trouvais ça trop court, j'aurais préféré que la montée en puissance soit plus lente pour être plus intense-, mais quand même d'excellente facture.
Le problème, c'est qu'il a grillé sa plus belle cartouche dans cette première nouvelle. Et les quatre autres "chapitres" (à la base des nouvelles, aujourd'hui regroupé dans un seul livre) ne parviennent jamais à retrouver l'intensité, la violence et la tristesse qu'il y a dans l'histoire du shérif Holston. A la fin de cette première nouvelle, on sait déjà le plus important quant au silo. Et toutes les autres révélations -et il y en a quelques unes- ne sont plus que des conséquences logiques, qu'on voit venir et qui n'ont plus ce sentiment d'effroi qu'on peut avoir dans la première nouvelle.
Bref. Du coup, je vous conseillerai bien de vous limiter à cette première nouvelle, mais il est très probable qu'en la finissant, vous ayez envie de savoir la suite. C'est normal, et la suite vaut sans doute le coup d'être lu. Mais ne vous attendez pas à retrouver le plaisir du début.