La fin de l'homme viril?
Beaucoup de phrases sont des lieux communs. Pas la peine de rappeler toutes les 10 lignes le lien entre gène Y et sexe, on le sait. Le raccourci entre caractère et gène revient trop souvent. L’homme...
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le 4 oct. 2023
Beaucoup de phrases sont des lieux communs. Pas la peine de rappeler toutes les 10 lignes le lien entre gène Y et sexe, on le sait.
Le raccourci entre caractère et gène revient trop souvent.
L’homme qui pleure, je l’avais pas vu venir celle-là, oser dire que le construction d’un homme est plus complexe que celle d’une femme, faut vraiment en vouloir pour sortir ça, elle a oublié toutes les injonctions que se prennent les femmes Elisabeth… Trouver des exemples anthropologiques pour l’étayer ne suffit pas à le justifier, alors on va avoir droit aux rites masculins de passage à l’âge adulte plus ou moins cruels et traumatisants.
Quoi ? Terminator veut faire de nous les hommes, les vrais, des machines ? Je tombe des nues, merci Elisabeth pour ce grand moment de lucidité, c’est toute mon enfance qui est remise en cause là… Plus sérieusement et encore une fois, en être réduit à ces banalités sans en parallèle s’attaquer au cosméto-business et au star sytem, ça ne fait vraiment pas sérieux.
D’après ce qu’elle nous raconte, les violences sexistes seraient bien plus graves et systématiques aux USA qu’en Europe ce que je demande à voir même en 1992.
Condamner l’homme viril est évidemment un lieu commun, mais l’autrice attaque également son opposé l’homme mou qu’elle tente de décrire et qu’elle considère comme déstructuré et c’est ainsi qu’on glisse vers l’homosexualité dont elle admet l’existence.
L’homosexualité, donc, est approchée sans être réellement approfondie, mais semblant exister dans toutes les sociétés et à toutes les époques, la combattre est vain, il est intéressant d’ailleurs de voir que les hommes les vrais peuvent être bien plus durs qu’avec les autres minorités, c’est du moins ce qu’avance l’autrice alors que pourtant les gays s’ils ont connu des thérapies de conversion n’ont en revanche jamais connu l’esclavage. On sent bien là la faiblesse d’analyse de l’autrice car si elle rapporte un certain nombre d’études anthropologiques, les mises en perspective ne sont pas toujours au rendez-vous.
Donc comme d’habitude, avec les approches faibles, on va terminer avec une espèce d’entre deux : l’homme réconcilié, réconcilié avec sa part forte quand elle est nécessaire, mais avec sa part féminine qu’on va enfin pouvoir explorer et assumer, néanmoins le terme ouvre plus de perspectives que l’homme déconstruit qu’on rencontre souvent actuellement.
Finalement, comme souvent, chez les penseurs de droite, on réfléchit un peu trop à l’échelle individuelle et pas souvent à l’échelle systèmique… Ainsi, comme mentionné précédemment, la voracité du capitalisme culturel (Rambo ou Terminator côté masculin, Madonna, Beyoncé côté féminin) aurait vraiment mérité une réflexion plus approfondie. Faire de la force (la loi du plus fort) le seul tenant de la politique pourrait en être une autre, ce qui réclamerait de creuser au niveau de l’anthropologie.
Il faut mépriser les personnes qui s’en prennent aux minorités comme Badinter l’a fait abusivement avec les femmes voilées car elles sont prêtes à légitimer tous les fascismes, sa réflexion bien que faible sur la masculinité la restaure un peu, d’autant qu’elle n’était pas en retard.
Il faudrait voir néanmoins s’il ne s’agit pas juste d’un miroir des réflexions sur le féminisme fait avant elle.
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le 4 oct. 2023
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