De par son titre, "Young César" semble déjà cibler un public... jeune (et anglophone), bref ce qu'on nomme le courant young-adult, aux contours encore assez mal définis. Autant dire que je ne suis pas vraiment dans la cible. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier bien des aspects de ce roman historique dont l'action se situe à Rome et en Gaule au Ier siècle avant J-C., cela explique aussi pourquoi j'ai été rebutée par deux trois choses.
Je salue l'entreprise de David Louyot, young writer passionné par son sujet - l'Antiquité romaine - auquel il donne vie à travers les aventures pleines de rebondissement de son héros, le célèbre Jules César. Alors âgé de seulement dix-sept ans - on peut le considérer comme un "jeune adulte" - il a la tête farcie d'idéaux et c'est beau : un héros qui assume sa virilité naissance, son empathie pour les plus humbles et les transports d'un cœur prêt à s'énamourer de la première vestale venue.
Dans les pas de Julius, David Louyot entraîne son lecteur dans une Rome assez bien documentée même si les descriptions sont un peu succinctes - pour plaire aux jeunes lecteurs ? - et la trame narrative quelque peu prévisible. L'ensemble reste divertissant et c'est essentiel.
Etant loin d'être une "jeune adulte", j'ai beaucoup moins adhéré aux nombreux dialogues nourris d'un lexique très anachronique, ce qui pour moi décrédibilise pas mal le roman. Les injures, les expressions, les tournures de phrase utilisées ne sentent pas vraiment les venelles du forum mais plutôt les rues du XXIème siècle. Enfin, opter pour un narrateur personnel et le rendre omniscient est une maladresse d'écriture qui nuit à la cohérence du récit (concrètement le narrateur qui voit son ami se faire tabasser ne peut pas prétendre décrire ce que l'ami en question ressent physiquement et mentalement en simultané, il doit se contenter de décrire ce qu'il voit).
Nonobstant ces quelques bémols et facilités narratives, nul doute que "Young César" trouvera son (jeune) public. Je le lui souhaite, en tout cas.