Incontournable Mai 2021
Ce ténébreux album jeunesse de 2021 vient à peine de se poser sur nos rayons ici au Québec que je me suis penché dessus. À travers tout ce bazar coloré, il détonne, croyez moi! Et il est très intriguant avec sa couverture d'un noir-mauve, ses branches d'arbres ampoulées et ses êtres obscures qui me rappel le style de Tim Burton. Quelque chose me dit qu'on va y aborder la peur du Noir.
Dans cet album, une petite narratrice nous raconte que des êtres ombrées viennent peupler sa chambre sous le couvert de la nuit, mais heureusement, il y a sa veilleuse, zhinü ( Oh, le joli nom exotique!). Cette dernière ressemble à un soleil hérissé. La petite demoiselle peut également compter sur sa peluche, cavalier servant par excellence, mais qui au lieu de ressembler au traditionnel chevalier, revêt plutôt les habits d'un acrobate du Cirque du Soleil, similaire à un Harlequin de carnaval vénitien, mais dans les tons roses. Il me plait avec cette apparence, je n'en avait jamais vu de semblable! Enfin bref, la petite narratrice nous raconte ce qu'elle vit la nuit, entre ces gardiens tout en lumière et ses entités tout en ombre et comment, petit à petit, elle va réussir à faire cohabiter les deux. Parce que -et c'est un merveilleux constat- c'est l'un avec l'autre qu'ombre et lumière font ressortir le plus beau de l'un comme de l'autre.
Ça me rappelle le bel album "Sulwe" qui avait un thème similaire, où une fable expliquait comment on idolâtrait la déesse du jour au détriment de celle de la nuit et pourtant, on ne pouvait apprécier l'une sans apprécier l'autre. Il aura fallut que les habitants soient privé de la Nuit pour le comprendre.
C'est donc une belle façon d'illustrer que la Noirceur peut être intéressante, un terrain d'exploration ou l'élément qui rend ce qui est lumineux magique ( la veilleuse en l'occurrence). J'ai beaucoup aimé le traitement des images, ces êtres ténébreux qui ont l'air presque sympathiques, l'imaginaire de chaque séquence et ce passage où, une fois la lumière du plafonnier allumée, toute trace de magie avait disparue avec cette vive lumière crue. J'aime l'idée que l'Ombre, dans son sens large, devienne un élément positif, qu'il faut juste apprendre à apprivoiser, comme toute chose, et qui devient alors une contribution à la créativité naturelle des enfants.
À découvrir!
Pour un lectorat préscolaire.