Ce récit de catastrophe vécu à travers un personnage qui la subit évite l'écueil d'une commisération inutile. Pas d'alarmisme, pas de pitié. Laisser la voix au personnage pendant la catastrophe même permet à Gilles Leroy de jouer comme d'habitude sur le mélange des souvenirs et de l'expérience, sur les réflexions intimes et l'extériorisation de ses personnages vers l'autre, le paysage, les événements. Au moment où une bonne partie de la littérature se fait l'écho de cette tendance passablement énervante, à maintenir les victimes dans ce rôle et à les empêcher d'être autre chose que cela, le court roman de Gilles Leroy réhabilite pudeur, distance et dignité dans un récit hyper construit, aux images ciselées et d'une matérialité incroyable.
La scène où Hollywood et ses caméras fait son entrée me semble être une critique légère de cette fascination du pire pour reprendre les mots de Zeller qui nous montrent les victimes et cachent les événements. C'est finalement une belle illustration, au sein d'une fiction écrite de main de maître, de ce que Cugno développe dans son Apologie de l'Indifférence.
ChD
8
Écrit par

Créée

le 3 juil. 2012

Critique lue 391 fois

ChD

Écrit par

Critique lue 391 fois

D'autres avis sur Zola Jackson

Zola Jackson
ChD
8

Critique de Zola Jackson par ChD

Ce récit de catastrophe vécu à travers un personnage qui la subit évite l'écueil d'une commisération inutile. Pas d'alarmisme, pas de pitié. Laisser la voix au personnage pendant la catastrophe même...

Par

le 3 juil. 2012

Zola Jackson
francoisemarquez
7

Critique de Zola Jackson par francoisemarquez

Après le fabuleux Alabama Song, il semblait difficile de faire aussi bien et pourtant... c'est pas mal du tout, du tout. En 2005, l'ouragan Katrina s'abat sur la Nouvelle Orléans. Les digues cèdent,...

le 22 mars 2012

Du même critique

La Femme des sables
ChD
3

Mot-clé: enlisement

L'essentiel de ce que je pense est dans le titre mais laissez-moi développer (c'est promis, ce sera bref). Le cinéma japonais n'est pas forcément connu pour ses rythmes effrénés, ce qui n'a jamais...

Par

le 11 juin 2012

10 j'aime

Little Miss Sunshine
ChD
8

Comment tu parles?

Je ne reprendrais pas l'histoire, ou le statut film indé du film. Certains l'ont très bien fait, ici ou ailleurs. Je trouve dommage cependant que rien n'ait été dit sur ce dont le film parle...

Par

le 17 mai 2012

7 j'aime