Oui, et ben moi, j’aime pas le dessin de Zuza !
J’ai trouvé dans cet album la façon d’aborder différents thèmes plutôt intéressante, notamment la jalousie des petits, mais le graphisme est très laid : est-ce un choix, ou alors seulement le style de l’auteur ? J’espère pour Anaïs Vaugelade que c’est un choix, même si je ne le comprends pas, car la petite est plus que laide, difficilement regardable (alors que le crocodile, lui, est plutôt réussi) : on a souvent envie de tourner la page, ou de détourner le regard ! En effet, la petite Zuza possède un nez affreux, l’autre enfant a aussi un nez dans la même veine, et des oreilles pointues très laides… La laideur peut être belle, ici, elle est affreuse, sans que rien ne la justifie.
Différents thèmes sont abordés (et même survolés) : l’amitié, la jalousie, la petite sœur, l’impression parfois, de ne pas exister aux yeux des autres. C’est plutôt bien écrit. Et j’apprécie notamment l’idée finale : isolée des autres, Zuza décide de disparaître, de faire un trou, qui devient ensuite une piscine, où tous les autres finissent par la retrouver. Difficile à décrire à décrire comme ça, mais plutôt chouette.
Avec un autre style dessin, j’aurais trouvé le bouquin assez sympa. C’est dommage car ça gâche un fond plutôt intéressant. Après, ce sont mes yeux d’adultes qui s’expriment, ça n’a pas l’air de déranger plus que ça les enfants. M’enfin, ç’aurait pu être un beau livre…
Et puis appeler un enfant Zuza, quand même !
Limite aussi, l’« apologie » du bébé secoué : un gamin fait voltiger la petite sœur de Zuza, ce que celle-ci semble apprécier. Certes ce n’est pas un livre pour parent, et le petit lecteur trouve ça plutôt drôle, mais ça m’ennuierait que mes enfants reproduisent ça avec un bébé !
Bref, un ouvrage très inégal gâché par la laideur des traits des personnages. Aucun enfant ne mérite d’être dessiné ainsi.