Lire pour l’image que cela renvoie de nous : intelligents, cultivés;
erreur grossière, pêché de vanité littéraire. C’est entre l’auteur, son texte et nous que tout se joue. Dans l’amour des mots et la curiosité féroce des idées. Vous êtes d’accord avec ça ? Au poil !
Quelle belle nourriture pour l’esprit que voilà survenir par ce texte court et grand à la fois. Le verbe est ciselé, la phrase directe, il n’y a pas un mot de trop. Les idées de l’écrivain, féru de poésie, éternel étudiant du langage s’entrechoquent avec la plus dure réalité du monde.
Avec une ironie délectable, une question quasi-philosophique est posée : « Que peut la poésie face à la violence du monde ? »
Vous êtes invités dans la quête drolatique - mais lourde de sens - d’un petit groupe de mordus de poésie mexicains bien décidés, à la gloire du grand Octavio Paz, à porter la poésie face aux balles. Embarquez avec l’équipée loufoque direction Medellin, Colombie. Jubillez de les voir porter leur amour littéraire dans cette folle aventure.
Peut-on plus s’amuser de mettre en péril l’image du poète, de mettre en question l’objet de l’action littéraire qu’avec ce texte maîtrisé ?
Alors si vous lisez pour le texte, Steiner, pourtant grand universitaire, écrit pour vous ce texte animé, plein d’intensité des mots mais sans détour pédant sur le terrain fade de la lourdeur intellectualiste, excusez du peu.
Départ imminent pour Medellin, voyage sans escale. Arrivée prévue à « la cinco de la tarde ».