À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie par dodie
Dans ce livre largement autobiographique Hervé Guibert nous raconte la découverte de sa maladie. Nous sommes au début des années 80 et le sida est encore très mal connu: on ne connaît pas parfaitement ses moyens de transmission et les traitements n'en sont qu'à leur balbutiement.
C'est alors un sujet tabou et une maladie honteuse( ce qui a un peu évolué mais pas assez à mon sens !).
Les séropositifs font peur et beaucoup de rumeurs circulent. Petit à petit des centres de soin spécialisés ouvrent et les associations commencent à se créer.
C'est dans ce contexte que l'auteur revient sur la découverte de sa séropositivité, puis le passage inévitable alors, faute de traitement efficace, au stade maladie. Il nous décrit la dégradation progressive de son corps mais sans faire dans la pathos ni essayer d'attirer la pitié du lecteur.
Il insiste beaucoup plus sur la lutte psychologique qu'il doit mener: accepter sa maladie et donc sa mort prochaine et inévitable. Il y aura une lueur d'espoir pendant quelques temps: un ami lui promet d' être un des premiers traités par un tout nouveau médicament.......
Etre malade du sida c'est aussi être proche des autres personnes atteintes: Hervé Guibert relate avec beaucoup de tendresse la fin de vie de son ami Muzil ( en réalité il s'agit de Michel Foucault).
Ce livre est un témoignage percutant ( par le style aussi: des chapitres très courts) d'une époque maintenant révolue: on connaît mieux cette maladie et les traitements retardent de plus en plus le passage à un stade critique.