Dans ce récit à la première personne, Kristelle Savoye, jeune institutrice de vingt-cinq ans en année sabbatique, nous parle de son année à vélo sur les routes d’Afrique, d’Amérique du Sud et de Chine, du 1er septembre 2004 à fin août 2005 : une année scolaire.
Nous avons été attirés par ce témoignage d’une jeune femme en solitaire et par son projet original de partir à la rencontre des écoles du monde, qu’elle raconte dans cet ouvrage en vingt-cinq chapitres correspondant à des périodes de l’année (hors épilogue et annexes), dans un style « carnet de bord ».
Le livre est agrémenté de dessins réalisés par ses anciens élèves et de mails envoyés par ses proches, ce qui donne du naturel et de la vie au récit. La narration généreuse réserve une place de choix place à des réflexions passionnantes sur le monde, les peuples et sur soi.
NOTRE BILAN :
À l’école du monde est un récit extrêmement généreux dans les descriptions des situations, des rencontres et des paysages ! Kristelle, comme elle l’explique dans l’épilogue, a mis des mots sur son aventure, notamment pour exprimer des sentiments qu’elle n’avait pas pu partager à haute voix en rentrant de son année de voyage.
La narration est naturelle et la jeune femme nous fait part avec sincérité des questionnements et des doutes qui l’occupaient tout au long de sa route, par exemple à propos du retour à une vie sédentaire, de son avenir, de la personne qu’elle veut devenir. Ses réflexions, très personnelles mais pourtant universelles aux voyageurs, nous invitent à nous interroger sur nos motivations et sur le sens de nos vies. Le voyage prend une tournure initiatique, tant pour Kristelle que pour ses lecteurs.
Le témoignage d’une femme seule sur les routes du « Sud » est aussi très intéressant pour comprendre ses sentiments face à l’insécurité et face au regard et aux intentions de certains hommes. Elle nous donne ses astuces pour déjouer les avances et se faire respecter. Cependant, peut-être par pudeur, elle ne parle pas des aspects délicats en voyage, comme l’hygiène menstruelle par exemple.
Nous recommandons cette lecture, qui mêle action et réflexions profondes sur soi, sur l’amour, sur le monde et sur ses habitants ! Un précieux récit aussi pour tous ceux qui s’intéressent au milieu éducatif.
Ce qui nous a particulièrement marqué :
- La tournure initiatique que prend le voyage, favorisée par la solitude de Kristelle, propice à l’introspection et à la réflexion ;
- La force des liens qui se créent avec ses hôtes et la générosité de ceux qui lui laissent même leur maison ;
- Le choc culturel ressenti par la jeune femme en Chine, son incompréhension du pays et de ses habitants, son incapacité à communiquer avec eux.
Retrouvez notre chronique complète du récit À l'école du monde sur notre blog consacré au voyage à vélo : résumés rapides de chaque chapitre et liste des enseignements pratiques utiles au voyageur à vélo que le livre nous a fait découvrir !