À moi seul bien des personnages par Nina in the rain
On ne devrait jamais être déçu par les auteurs qu’on aime. Ou alors, la déception devrait être de celle que m’a faite Roth en annonçant qu’il arrêtait d’écrire, mais pas de celle que vient de me causer John Irving. Pourtant, pour qu’Irving me déçoive, il en faut beaucoup. Je l’ai défendu bec et ongles, malgré certains romans légèrement moins bons et je m’apprêtais réellement à lire un super roman que j’adorerais. J’ai même lâché tout ce que j’avais en cours de lecture quand je l’ai reçu, pour pouvoir me jeter dessus avec gourmandise. Et j’ai mis plus d’une semaine à lire lire, finalement.
Une semaine ? Franchement ? Oui, une semaine. C’est dire si je me suis fait ch… ennuyée, dirons-nous. Mais comme un rat mort abandonné dans un égout. Dès le début j’ai senti que ça ne me plairait pas. D’abord parce que c’était à la première personne du singulier, chose dont je n’avais pas l’habitude chez Irving et que j’apprécie généralement assez peu. J’aime les narrateurs omniscients, sûrs d’eux et qui racontent des choses, pas les jeunes hommes fragiles qui se répètent et se répètent.
Je n’ai aucun souci avec le fait qu’il ne sache pas où il aille. Je n’ai aucun souci avec ses questionnements de genre et de sexualité. Mais il est mou, et ça, ça m’embête. Ça m’agace. Ça m’énerve, même. Je n’aime pas les héros infoutus de prendre une décision et qui chouinent sur eux-mêmes pendant tout un roman.
Quant à la fin, je n’en parlerai même pas tellement elle m’a rendue folle. Ou pas folle. Juste… non, juste j’ai refermé le bouquin, soupiré et je suis passée à autre chose en essayant de ne pas penser à ce gâchis.
Reste plus qu’à voir s’il y en aura un suivant ou si la source s’est tarie. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je serai bien moins impatiente.