Un ouvrage surprenant, virtuose, inspiré. Avital s'attaque ici avec une belle originalité et puissance conceptuelle au sujet de la drogue par le biais de la littérature et traque dans l'oeuvre de Flaubert ce qu'elle appelle le "narcotexte", la partie endormie du texte qui avait échappé jusqu'alors à l'analyse. Elle trouve ainsi chez Madame Bovary bon nombre d'addictions et mène une réflexion à mi chemin entre éthique et phénoménologie (s'appuyant notamment sur Heidegger) sur ce que l'on reproche au toxicomane engageant ainsi une reflexion sur la liberté. La dernière partie est explosive et surprenante : Avital s'amuse à monter une scène improvisée où des figures de la littérature et de la philosophie telles que Nietzsche, Heidegger, Marguerite Duras, Docteur Faust, Jünger, Freud, Jacques Derrida...échangent leur point de vue politique, leurs réflexions hybrides et état d'âmes dans une conversation sous hallucinogenre...un beau trip que cet essai.