Le jeune Valentin a enfin les résultats de son affection : son service civique, d’une durée d’un an, se passera dans un centre pour personnes âgées atteintes d'Alzheimer, situé dans le Pas-de-Calais, et conçu pour ressembler à un village des années 1960. Ressenti : très négatif. Surtout pour un ado, assez particulier, qui ne connaît quasiment rien à cette époque.
Ce livre est une merveille ! Peut-être parce que je suis passionnée par les années 70… Mais Valentin est un garçon très attachant. Réservé, il n’aime pas être bousculé dans son quotidien. Ce service civique à l’autre bout du pays est pour lui une véritable épreuve. Un peu stressé par le milieu médical, cette immersion dans un institut pour personne atteinte de démence va le révéler. Au fil du temps, il s’attache à ses personnes âgées, cette nouvelle équipe, ce travail. Et même à cette époque !
Une très belle histoire, très drôle, écrite sous la forme d’un rapport de stage avec ses annotations, comme un travail sur soi –même. Dévorée en un jour, un beau retour en arrière avec une bande-son pour se plonger dans les seventies !
Sandie
L’action se situe dans un futur relativement proche, la France a élu une Présidente de la République et Valentin, comme tous les élèves ayant terminé leur année de troisième, doit effectuer un service civique de dix mois ou une préparation aux métiers des armées de même durée. Mais de ses trois vœux, que ce soit concernant le lieu géographique du stage ou ses centres d’intérêt, aucun n’a été respecté. Il se retrouve donc à Boulogne sur mer, dans un centre pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer qui recrée l’univers de leur jeunesse, où il est affecté à l’unité qui reproduit les années 1960-1970. Malgré sa déception initiale et sa grande anxiété il va finir par s’y intégrer totalement. C’est un stage qui va le révéler à lui-même, le faire grandir et lui faire surmonter en partie ses angoisses. Grâce à lui il va aussi améliorer ses relations sociales car jusque là il était très renfermé et se comportait un peu comme un robot, très crispé sur ses principes et ses angoisses.
Le fil rouge du récit va être la venue de Françoise Hardy prévue à la fin du stage de Valentin suite à une bourde faite par le garçon à ses débuts dans l’unité.
La mise en forme est originale car le roman se présente comme le rapport de stage de Valentin. Très formel au départ il évolue de plus en plus vers une sorte de journal intime, même si le garçon ne cesse de s’adresser au professeur censé lire son rapport et de mettre en avant les compétences acquises. Au départ les descriptions sont donc assez cliniques, que ce soit le ton de l’administration ou la façon de s’exprimer de Valentin tout est assez froid. Il faut redire que Valentin est un garçon assez rigide et très angoissé, le roman est donc drôle malgré lui. Cette introduction, relativement longue, peut désarçonner certains lecteurs. Mais lorsqu’on entre dans l’unité où Valentin va passer son stage on trouve un petit côté un peu magique dans la reconstitution des années 1960-1970 (qui n’est pas sans rappeler le film « La belle époque ») et les nombreux « passages secrets ». On est rapidement transportés dans cet univers, surtout que Valentin nous fait partager la douceur et l’apaisement que lui procure le fait d’évoluer dans cette unité hors du monde. Ce qui est aussi le problème car même s’il s’y sent à l’aise, c’est un lieu artificiel. Cependant le côté bienveillant de ces conditions de stage va lui permettre de sortir de sa coquille et d’être davantage prêt à affronter le monde du dehors.
On passe un moment vraiment agréable en lisant ce roman. J’ai envie de le qualifier d’acidulé, car malgré la douceur générale du lieu et du récit on découvre aussi beaucoup de peines, la vie n’y est pas édulcorée malgré ce qu’on pourrait croire.
Comme souvent l’autrice ajoute de nombreuses touches d’humour dans un récit qui s’avère également très émouvant. C’est un roman progressiste, bien ancré dans son époque, qui évoque le sort des personnes âgées et aussi mine de rien les questions de genre et d’égalité homme/femme.
Dès 13 ans.
Récit de vie.
Thèmes : inter-générationnel, angoisses,
Sandra