Depuis que j'ai découvert l'histoire de Hassan Ibn Saba, plus connu comme leVieux de la montagne, dans un roman d'Amin Maalouf, je suis complètement fasciné. Quelle ne fut pas ma joie en découvrant ce roman racontant son histoire et celle de sa secte.
Au 11ème siècle, cet homme, ami personnel d'Omar Kayam l'auteur des fameuses Roubaya, retranché sur son nid d'aigle d'Alamut faisait trembler les grands dirigeants de la région. Sa méthode, la terreur. En enivrant de vin et de haschich des jeunes hommes et en leur ouvrant les portes de son harem pour une nuit, il leur faisait croire qu'ils avaient visité le paradis. Pour ceux qui voulaient y retourner rien de plus simple, ils leur suffisait de mourir en martyr. Voilà comment notre homme construit une secte de fanatiques prêt à mourir sur son ordre. En infiltrant ces hachischins dans toutes les cours d'orient, il pouvait ainsi y dicter sa loi. On cite par exemple l'anecdote de l'ambassade qu'Hassan Ibn Saba envoya au calife pour présenter ses exigences. Devant le refus, l'ambassadeur fit une signe à un des gardes du corps du calife. Celui-ci sans hésiter se trancha la gorge. La démonstration porta ses fruits, le calife obtempéra aux exigences du Vieux de la montagne.
C'est cette extraordinaire histoire à mi chemin de la légende qui nous est contée dans Alamut de Vladimir Bertol.
Ce très bon livre est à la fois un roman d'aventure se déroulant dans un cadre merveilleux et à une période historique totalement fascinante (le succès des 1001 nuits le prouve), le portrait d'un homme mystérieux, une parabole politique et un « thriller » religieux. Ainsi les révélations des dernières pages sont véritablement inattendues et donnent une perspective complètement nouvelle au roman.