Coucou c'est Marcel. Vous allez bien ?

Aujourd'hui on va voir comment se débarrasser d'un personnage féminin encombrant.


Oh et puis merde je peux pas casser du sucre sur les membres du site qui se mettent à la place de quelqu'un•e pour une critique et faire pareil à la moindre occasion.

Albertine disparue donc même si ici on peut appliquer la critique à Albertine Prisonnière ainsi qu'Albertine elle m'aime pas, Albertine elle aime les femmes ou encore n'importe quel tome d'A la recherche de l'amour. Ah oui non le temps perdu parce que TU TE SOUVIENS LE PASSAGE DE LA MADELEINE 8? EST_CE QUE Y A EU UN AUTRE LIVRE DE TOUTE L4HISTOIRE QUI A AUSSI BIEN D2CRIT LA NOSTALGIE ????? NON NE R2POND PAS TU NE SAIS RIEN.


Donc. Je ne vais pas m'étendre sur la torture que je m'inflige à me taper ce long cycle d'A la recherche du temps perdu pas plus que je ne m’épancherais sur tout les dégâts cognitifs que ma quête des badges a pu provoquer en moi, dans tout les cas quelques rares critiques négatives (et bizarrement plus on avance dans le cycle moins y en a parce que personne ne veut s'infliger ça donc il ne reste que les groupies) reviennent sur la capacité qu'à Proust d'étendre son récit sur des centaines de pages pour raconter des choses insignifiantes et oui j'ai lu Goose qui m'avait beaucoup moins gêné dans l'exercice et non cette phrase ne fera pas 900 mots parce que bordel que c'est un record couillon. Proust c'est pas un performeur ou un auteur expérimental, juste un bloggeur qui avec un style un peu mièvre a su conquérir des tripotées de lecteurs et lectrices en racontant absolument tout ses sentiments et ressentiments. Je ne critiquerais pas le fait qu'on puisse aimer mais je m'interrogerais toujours plus sur le fait qu'on trouve là-dedans le joyau le plus pur de la littérature, et que si on a pas aimé de toute façon c'est surement qu'on a pas lu dans les bonnes conditions ou p'têt qu'on a pas la bonne d’éducation. Encore une fois on est pas dans de l’expérimental ou du conceptuel donc l'appréciation des 7 tomes ne réside pas dans le fait d'être rompu à ce genre d'exercice mais juste d'aimer, ou non, le style.


Vous l'avez compris (j'espère) chez moi ce n'est pas du tout passé. Dès le premier tome je sentais que ce romantisme exacerbé sur tout ce qui avait le malheur d'effleurer le narrateur m’ennuierait assez vite. Je devais pourtant bien reconnaître que le premier tome peut se valoir à lui seul, en philosophant sur la nostalgie, la mélancolie et les madeleines. Mais que diable aurait bien à raconter Marcel sur 6 autres gros volumes ? Débarque alors plus que jamais l'amour. Mais pas n'importe lequel car vu qu'on est dans du romantisme, c'est l'amour impossible, l'amour qui fait mal, l'amour qui rend jaloux et l'amour pur. Si on peut relate plein de choses dans le cycle du Temps Perdu il faut bien aussi y voir une certaine stylisation des relations humaines, prude au possible alors que les sentiments sont prompts à vous arracher le cour de la poitrine. Car Proust c'est avant tout un chevalier blanc, qui veut juste 3 bisous par semaine (c'est dans le texte) et écouter de la musique tranquilou bilou. Proust le mari parfait ? Non car l'amour ça rend jaloux, jaloux du type maladif. Alors on ira pas jusqu'à parler de pervers narcissique mais.. oh et puis allez si.


Bref Proust, pardon """""LE NARRATEUR"""""" rencontre donc Albertine qui, chouette, est un perso bisexuel et donc, pas chouette, a encore plus d'occasions de provoquer la jalousie du héros. La Prisonnière représentant donc le point culminant de ce sentiment néfaste, en tergiversant pourquoi pas sur les femmes, cet objet de mystère que le narrateur doit forcement bien connaître vu toute les relations qu'il a eu au cours de sa vie. Et c'est incroyable mais au fil des critiques que je lis je vois que tout le monde comprend, tout le monde compatis et, zut, si finalement Marcello n'était pas en avance sur son temps ?

Donc le narrateur qui est un poil incel, parce qu'on va appeler un rat un rat, enferme son amour, amour qu'il n'aimera jamais autant que quand il suspecte une tromperie parce que ATTENDEZ UN INSTANT qui relate ça ? Le romantisme dérive donc vers un truc assez nauséabond mais toujours écrit par le plus chic des types donc tout passe crème, même ce délicieux moment où il nous avoue que quand même les femmes quand elles dorment c'est le best parce que y a pas tout leur caractère là. Alors je suis mauvaise langue car son deuxième moment préféré c'est quand elle se réveille, mais avouez que ça laisse quand même une très grosse fourchette horaire où il l'aime un peu moins. Donc allez, c'est le romantisme, on y verra à peine un espèce de fantasme de la femme morte (je vous renvoie à l'excellent podcast de Julie Beauzac) et on pardonne tout parce que c'est plein de métaphores, de litotes, contrepèteries et tout ce que vous voulez.

Encore une fois ce qui me choque au-delà d'apprécier le style c'est de ne pas y voir tout les drapeaux rouges hissés assez haut tout au long du texte. Oui le romantisme c'est beau en apparence, c'est même très prude et tout en poésie et relations épistolaires mais c'est quand même beaucoup de boug qui veulent se suicider à la moindre contrariété et qui réfléchissent beaucoup au lieu de communiquer. OUI MAIS C4ETAIT UNE AUTRE ÉPOQUE non tu te tais.


Donc Albertine à un moment donné elle en a eu ras la caboche et elle est partie. Enfin c'est plus souple que ça parce qu'elle écrit quand même une lettre pour dire que ce n'était pas possible entre eux, qu'elle est désolée et qu'elle a laissé des tupperwares dans le congélo. A partir de là, Albertine disparue est un enchainement de plot twist incroyables. Déjà parce que Marcellin va chercher tout les stratagèmes possibles pour la faire revenir au lieu de se dire qu'il a juste été un gros nul (beaucoup de temps et de pages gâchées) et je vous passe toute ses idées tellement c'est risible puis finalement il envoie la fameuse lettre du "je ferais ABSOLUMENT TOUT ce que tu veux si tu reviens bb". Sauf qu'Albertine Ledderman a eu un accident de poney et en est morte. C'est pratique quand on savait plus que foutre d'un perso qui servait juste à rendre malade le héros et encore plus pratique quand finalement on se rend compte qu'elle comptait revenir. Ça simplifie tout un roman qui aurait pu traiter de la culpabilité, de l'introspection et de la maturité alors qu'on peut juste passer les pages restantes à oublier et hop, tome suivant (pitié aidez-moi) !


P.S : t'as vu Proust j'ai écrit plus de 1200 mots mais je suis plus fort en ponctuation que toi.

Kaptain-Kharma
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le 9 sept. 2024

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