Dois-je préciser que lire cette critique vous expose à des spoils majeurs du film concerné ? Sérieusement... ?


Alan Dean Foster, c'est un peu l'habitué des transpositions littéraires de films de science-fiction. De Star Trek à Star Wars, l'auteur s'éclate depuis plusieurs décennies à reprendre à sa sauce les films marquants du genre, et Alien n'y échappe, vu qu'il s'est occupé des trois premiers opus. Si Hollywood s'éclate à piocher dans la littérature pour créer ses blockbusters, le contraire reste tout aussi vrai malgré l'aspect plus confidentiel de la démarche, ne concernant au final que les allergiques au cinéma ou les fans désirant repartir pour un second service.


Sur la forme, l'histoire reste la même : un groupe de travailleurs de l'espace se voit réveiller de leur sommeil par l'ordinateur de bord du vaisseau les transportant suite à la captation d'un message d'origine inconnue, donnant lieu à une exploration d'épave qui tourne mal et conduisant à terme à l'extermination de l'équipage par une créature extraterrestre aussi effrayante que belliqueuse. C'est sur le fond que l'auteur se permet des libertés via des ajouts et suppressions, et autant dire qu'on pas toujours gagnant.
Au rayon des changements majeurs, on perd quelques éléments qui avait pourtant leur importance dans le film. L'exploration du vaisseau contenant les fameux œufs se voit ainsi amputée de la découverte du fameux "Space Jockey" comme il fut surnommé, celui-ci préfigurant le sort à venir d'un des malheureux protagonistes. Autre soucis, le fameux twist sur la trahison du docteur de l'équipage est éventé assez rapidement via l'un des persos découvrant le poteau rose, même si la surprise sur la nature du fameux Ash reste intact. C'est un peu con parce qu'à la la base, ça suivait les révélations de l'IA embarquée et ajouter une couche supplémentaire au spectateur qui se faisait à nouveau surprendre.


Foster supprime mais surtout Foster rajoute. En dehors de l’inévitable meublage histoire de ne pas se retrouver à court de matériel trop vite (dont une intro dispensable sur les rêves de chacun des endormis), l'auteur étoffe notamment chacun des protagonistes via les discussions. Ripley est ici décrite plus froidement, ce qui la rapproche paradoxalement d'un Ash qu'elle déteste. L'évolution de l'héroïne est du coup moins marqué que dans le métrage. On s'attachera de manière générale un poil plus à tout ce monde pour la simple raison que l'auteur propose tout un tas de dialogues et scènes faisant office de liant pour le déroulement des événements.


Mais le gros plus vient surtout au final de l'ajout sur le lore, et notamment tout ce qui concerne le fameux alien. On apprend quelques infos supplémentaires sur le fameux signal donnant lieu à quelques conclusions sur l'espèce ayant construite le vaisseau spatial, conclusions faisant aujourd'hui sourire quand tu vois ce qu'à fait Scott des Engineers avec son Prometheus. L'auteur ne se contente pas de faire de la créature une tueuse sans remord, il va jusqu'à la décrire récoltant ses victimes encore vivantes pour les engluer dans une matière visqueuse en attendant d'être ensemencer à leur tour. Un coup de génie préfigurant ce qu'allait montrer James Cameron dans la suite (peut-être avait-il lu le livre) ou comment le romancier proposait avant l'heure une vision proche de celle qui allait hantait des millions de cinéphages.


Reste que malgré des écarts auxquels je n'accroche pas forcément, l'auteur réussi à installer cette même ambiance horrifique propre au métrage. Le roman gagne énormément rythme à partir de l'éclosion du Chestbuster, donnant un second souffle a un bouquin qui jusque-là, hormis la description en détail de l'attaque du Facehugger à faire froid dans le dos, avait alors plus de difficulté pour capter l'attention du lecteur. C'est moins évident quand on n'a pas une bande-son et une imagerie pour aider à l'immersion.

auty
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le 20 nov. 2016

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