Lorsque j'ai choisi ce livre sur son rayonnage, je ne sais pas exactement ce qui m'a tellement attirée. Son titre, sans doute, bien plus que sa quatrième de couverture, aussitôt lue, aussitôt oubliée. Quoi qu'il en soit, j'ai tenté de me lancer dans les 857 pages de ce roman.
Pari gagné. Dès la première partie, me voilà happée, pas tant par les évènements retranscrits (au début, on ne sait pas encore très bien où l'auteur va nous emmener) que par le ton, juste, réaliste, apaisant et déjà un peu désabusé du psychiatre à... à qui ? A une mère, Anna, à qui l'on rappelle son amour de jeunesse. Elle est belle, elle est riche, intelligente, une véritable perfection, on la déteste, en somme. Jusqu'à ce qu'elle nous expose à son tour son point de vue, et qu'on l'on puisse voir ce qui se cache sous le vernis.
Le roman raconte comment cet amour de jeunesse, Simon, esprit marginal, extralucide, passionné et torturé, en est venu à kidnapper Sam, le fils d'Anna, après 10 ans de solitude et d'obsession pour sa bien-aimée.
En sautant habilement d'un point de vue à l'autre, il déroule le passé de ses protagonistes, expose leurs personnalités et leurs manières de penser, au-delà des stéréotypes sociaux, positifs ou négatifs, dont ils jouissent ou pâtissent, décrit pas à pas le procès de Simon, la prise de position d'Anna, le dévouement sans borne d'Angela la prostituée et d'Alex le psychiatre à la cause de Simon, et, merci bien, nous offre un final digne de ce nom en proposant un dénouement pour chacun des personnages, qu'il aura su par ailleurs nous rendre attachants, chacun à sa manière.
Ce livre m'a touchée, bouleversée parfois, je le trouve juste, lucide, limpide, il m'a fait beaucoup réfléchir, et je le relirai certainement, pas tant pour l'intrigue que pour la portée philosophique qu'il a pu avoir sur moi.