A Thetford, la vie s’écoule monotone autour de la mine. Steve vit un été de rêve, réfugié dans la cabane qu’il a construit avec Charlélie, dit le petit Poulin. Ses dernières journées de bonheur avant que des ombres ne surgissent et éteigne le feu de la jeunesse insouciante.Un roman singulier, qui se distingue dans le flot des parutions de cette rentrée. L’exotisme et le charme des expressions québécoises y jouent leur rôle.
Mais au delà de la forme, Sébastien Dulude explore la complexité des relations amicales, à l’âge où le corps s’éveille à toute une gamme de sensations promptes à semer le trouble dans les jeunes esprits. Entre le ressenti authentique, les injonctions éducatives dont on ne peut comprendre la source, souvent tues comme si le silence permettant de gommer les violences subies.Violence multiples, familiales, mais aussi sociétales, dans le cadre d’un travail aussi absurde que dangereux, mais qui devient précieux lorsqu’il est menacé de disparaître. Des hommes usés qui s’accrochent à ce qui les tuent…
Dans ce décor que devient vite familier, on éprouve la même angoisse que le jeune héros, parfaitement exprimée dans ses attitudes et son analyse des faits.
Cette ambiance particulière, dans un décor qui semble appartenir à une autre planète, l’évolution savamment construite de l’intrigue, tout cela contribue à se dire que l’on a entre les mains un grand roman.