Cela partait plutôt bien et le début faisait écho en moi (et surfait sur l'air du temps) : chouette, une exploration moderne du psychisme de la femme moyenne en quête de sérénité, d'intégrité mais aussi de reconnaissance et d'estime de soi.
On va creuser le poids des dictats sociétaux (tu ne seras une femme accomplie que lorsque tu seras mariée et mère) et la complexité du rapport aux parents, du deuil, au travers des parcours de Saskia et d'Ellen, et, de loin, de celui des clientes de cette dernière.
On va voir comment toutes ces pressions modernes peuvent nous conduire artificiellement vers des personnes et des chemins qui peuvent être très loin du vrai nous-même. Le tout saupoudré d'une touche d'humour et d'autodérision.
Sauf que non.
Très vite on se retrouve pile poil dans ces clichés que l'on se réjouissait initialement de voir enfin démolis, pour terminer, dans le grand final, par se noyer dans un océan de mièvrerie conventionnelle, la femme enceinte si fragile, le bébé si parfait et le papa gâteau, la famille de magazines sous tous les angles. Berk, un seau svp que je vomisse.
Les personnages secondaires se sont révélés stéréotypés au possible.
La psychologie de Saskia, survolée, sa thérapie expédiée en 1 page et demi.
L'action, au final inexistante (où sont les grands rebondissements des débuts de l'auteure? On dirait qu'elle a pris froid et qu'elle n'ose plus). Des tout petits débuts de galères se profilent à un moment pour cette chère et parfaite Ellen, que le sort résoudra finalement pour elle, tous en même temps, sans qu'elle n'ait à faire ni à subir quoi que ce soit.
Au final, juste un roman feel good supplémentaire, sans saveur ni surprise.
Une immense déception.