Y a un peu plus, je vous le laisse ?
Dans la grande course au toujours plus trash, Mr Thilliez n'est sans doute pas loin de la palme. Les morceaux de corps s'en retrouvent éparpillés un peu partout dans une enquête qui nous fait retrouver nos deux héros, Sharko le dur et Lucie (heu, la dure aussi) que la naissance de leurs bébés humanise un temps pour mieux les pousser dans leur ultimes retranchements par la suite.
Comme souvent, l'auteur nous ficelle une énigme au petit poil et nous mène un bon moment par le bout du nez (ou le bout de n'importe quel morceaux de chair, d'ailleurs, pour peu qu'il puisse l'arracher, le dépecer et pourquoi pas nous le renvoyez par la poste). On lit, avec ce plaisir un peu louche de se délecter des horreurs qui traversent l'esprit crépusculaire de l'auteur, on court après lui, d'abord, puis peu à peu, sur la fin du voyage on le talonne, on finit même par le rattraper. C'est là sans doute que le roman, sans me décevoir, me laisse un peu sur ma faim. C'est que cette énigme, il faut bien la clôturer, la circonscrire, l'enfermer dans une rationalité qui lui était pourtant presque étrangère. Et dans cette explication, dans ces "cinq dernière minutes" que tout lecteur de polar attend et redoute à la fois, le souffle me paraît manquer un peu. Course trop longue, peut-être, ou trop rapide ? Je préfère souvent les débuts aux fins, c'est sans doute ça...