Plus Besson que Karénine
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Publié sur L'Homme qui lit :
Nous sommes en 2020, en Sicile. Sur cette petite île qui s’accroche presque à la botte de l’Italie, vivent Anna et son petit frère Astor, et pas grand chose d’autre. Quelques années plus tôt, un virus inconnu surnommé La Rouge a déferlé sur la planète, décimant tous les adultes plus où moins rapidement. De manière assez mystérieuse, la maladie ne se déclare chez les enfants qu’avec les signes de puberté. Les Grands réduits à l’état de cadavres à la décomposition plus où moins avancée, ne reste alors plus sur la planète qu’une génération d’enfants de moins de 14 ans, résignés à survivre en attendant la mort. Ou une guérison miraculeuse.
A Castellammare, au nord ouest de l’île, les deux enfants tentent de survivre dans la maison de leur mère. Astor, quatre ans, vit enfermé dans le terrain familial, effrayé par toutes les horreurs qu’Anna a inventé pour éviter que son petit frère n’aille se confronter à la laideur du monde. C’est elle qui explore les villes à l’abandon, errant de boutique saccagée en maison déjà fouillée, dans l’espoir de trouver quelques vieilles conserves leur permettant de se remplir l’estomac de temps en temps.
Sur cette île coupée du monde, livrée à elle-même, règne un espoir d’enfant : une Grande aurait survécu, et serait immunisée face au virus. Cette adulte érigée en déesse vivrait protégée par une meute d’enfants dans un hôtel du coin, et chacun y va de son histoire pour imaginer comment la contenter, afin d’obtenir d’elle une immunisation. Pour Anna et Astor, l’espoir se situe sur le continent, où elle est persuadée que certains ont survécu et mis au point un remède. De Palerme à Messine, commence alors un long périple dans un territoire peuplé de cadavres, de bandes d’enfants errants et de meutes de chiens affamés. Un voyage vers l’espoir.
Romancier italien bien connu à l’étranger, Niccolo Ammaniti voit la plupart de ses romans adaptés au cinéma. Anna dérogera peut-être à cette règle : si le roman se lit avec avidité, et que la plume est belle et l’histoire émouvante, haletante, impossible de s’enlever de l’esprit un air de déjà lu, de déjà vu. Anna pourrait être une variante de La Route de Cormac McCarthy, qui semble avoir posé les codes du genre. Les amateurs de série retrouveront également l’ambiance post-apocalyptique de The Walking Dead, zombies en moins. Un bon roman, mais qui m’a un peu déçu par son manque d’originalité.
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Créée
le 1 sept. 2016
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