J'ai voulu lire Anne et la maison aux pignons verts d'une traite, alors qu'il aurait fallu en picorer les 38 chapitres à l'envie, moins comme un roman et plus comme un feuilleton réconfortant. J'ai frôlé l'indigestion parfois, car l'histoire est quand même on-ne-peut-plus cousue de fil blanc.
Anne est une petite orpheline qui débarque sur l'île du Prince-Edouard (Canada), dans le foyer de Matthew et Marilla, deux vieux frère et soeur sans enfants. On attendait un garçon pour aider aux travaux de la ferme mais c'est une petite rousse dégingandée et loufoque qui se présente à eux. Ils se résolvent à la garder et l'enfant grandit, et adoucit peu à peu les coeurs des deux célibataires endurcis. Anne n'est pas une gamine comme les autres, elle fait souffler sur la petite communauté rurale d'Avonléa un vent de poésie, d'imagination débridée et de joie de vivre qui va conquérir tout le monde.
C'est plein de bons sentiments et de puritanisme, chaque chapitre est une petite leçon de vie sur les vertus de l'imagination, de l'honnêteté, de la pudeur et de l'humilité chrétienne... C'est suranné mais en même temps réconfortant à lire, grâce à la très belle plume de Lucy Maud Montgomery. Le ton est très affecté et policé mais on trouve des perles d'ironie ici et là qui font la fraîcheur du récit. Il y a aussi les descriptions de la nature canadienne, somptueuses de beauté : j'en avais plein le nez des fleurs de cerisiers, des narcisses et de la flore luxuriante de Green Gables.