Critique de Shaynning

Je remercie la maison Gallimard pour l’envoi de ce service de presse.

Nous retrouvons Loki, toujours coincé dans son flasque corps de presqu'ado de 11 ans, chaperonné par la féroce Hyrrokkin et le papa-poule en construction Heimdall et vivant avec le toujours aussi duch bag Thor, son frère adoptif. Les compteurs ont été remis à zéro et Loki a une nouvelle chance de changer de comportement durant le prochain mois. Quand Loki et Thor, prétendument jumeaux pour les besoins de leur couverture, fêtent leur anniversaire, quelqu'un en profite pour voler le marteau préféré de Thor ( ironiquement un cadeau de Loki du temps de leur vie à Asgard). Évidemment, tous les soupçons se portent sur le roi des mensonges et des tromperies, ce qui oblige Loki a prouver son innocence.

J'ai été moins convaincue par ce second tome, qui semble plus que jamais orienté sur un humour fécal qui n'est vraiment pas un humour qui me rejoint et des géants de glace tous plus stupides les uns que les autres. Tout part un peu dans tous les sens, les plans de Loki sont pires que foireux et il évolue très lentement. Je pense toujours que c'est un bon roman dans le genre qu'il représente, soit le journal intime humoristique, mais je ne vais pas la suivre plus loin.

Je mentionne ma définition du journal de Loki préféré:

Le sexisme:

idée folle de mortels qui veut que le monde soit divisé entre hommes et femmes, et que les hommes soient supérieurs. Les mortels prétendent que des objets peuvent être mâles ou femelles: par exemple: La table.

Je note quand même un détail qui me turlupine un peu: Si le clivage genré des objets est vrai en français, il ne l'est pas en anglais, qui possède un genre neutre pour les objets avec le déterminant "it" et les pronoms "the/a/an". Bref.

J'apprécie toujours le traitement féministe de madame Stowell, qui s'amuse à placer ici et là des éléments qu'on ne voit pas beaucoup, comme un Loki qui s'est vernis les ongles en couleurs, un Heimdall dans le rôle du parent-poule affectueux, attentionné et cuisinier, et une Hyrrokkin qui rénove la maison, ainsi des personnages filles qui n'ont rien de fragile.

Attention, dilvugâche en vue!

Dans ce tome-ci, on aborde un élément de relation qui est nouveau pour Loki: Partager son unique amie. Loki réagit sur le coup de sa jalousie et tente de faire en sorte que Valérie redevienne "son" amie, sans même imaginer qu'il puisse devenir l'ami de Georgina, cette nouvelle amie de Valérie dont l'équitation est leur intérêt commun. Évidemment, ses combines déloyales et son manque d'empathie vont l'isoler de Valérie, qui n'apprécie pas ses manœuvres.

La série a cela de bien qu'elle fait de la psychologie inversée: Faites tout sauf ce que fait Loki, en somme. Il a de piètres compétence sociales, pense à lui plus qu'aux autres, est narcissique et a un manque a combler côté travail d'équipe. Mais bon, lentement, mais surement, il progresse. Enfin...un peu?

Le tout est toujours abondamment illustré, parfois même séquencé en petites BD, avec une présentation des personnages au début du roman, un rappel des évènements du premier tome ( donc, oui, on peut le lire avant le tome 1) et les petites piques du journal lui-même sont toujours amusantes.

Seule bonne nouvelle, le score en négatif de Loki ne chutera pas de manière aussi spectaculaire que dans le tome 1. Autre seule bonne nouvelle, Loki se sert davantage de sa magie dans ce tome-ci. Après tout, c'est un Dieu doté de faculté métamorphes.

Donc, un tome qui n'a pas surpassé son prédécesseur, mais qui reste dans le genre un des plus intéressants, surtout que contrairement à trop de romans journaux intimes du genre, les filles ne sont pas les "plus belles filles de la cour de récréation" que le héros veut "gagner", juste pour ça, cette série mérite la palme!

Pour un lectorat intermédiaire du 3 cycle primaire, 10-12 ans+